KT Tunstall – Drastic Fantastic (2007)
Par Jonathan Habel • 29 janvier 2008 à 17:58
La jeune auteure-compositeure-interprète sino-écossaise KT Tunstall a joué plutôt tard sur les ondes. Quelques extraits de son premier album, Eye To The Telescope (2004), ont fini par se tailler une place au soleil deux ou trois ans après la sortie européenne du disque, de peine et de misère, puis plus rien. Et plusieurs en ont conclu à une autre comète pop. Pourtant, le CD était plutôt solide, alliant audacieusement folk, pop et mélodies contagieuses. Le temps était venu de pousser un peu plus loin.Et c’est chose faite avec Drastic Fantastic, un album un brin plus décapant que le précédent. Plus rock, plus poussé, plus travaillé. Meilleur que Eye To The Telescope ? Pas nécessairement, car on y retrouve justement des moments un peu trop forcés.
On retrouve de réels bijoux de musique pop sur ce nouvel essai de la jolie brunette (entre autres, la superbe Funny Man, le premier extrait Hold On, le second single Saving My Face, ou encore If Only et son refrain qui entre dans la tête pour ne plus en ressortir). Par contre, le folk qui faisait le charme du disque précédent est presque disparu (sauf par teintes dans White Bird) au profit de morceaux plus éclectiques, et au demeurant plus conventionnels, même s’ils le sont peut-être moins pour l’artiste (l’ouverture avec Little Favours, et la rythmée I Don’t Want You Now). Au moins, l’inspiration est toujours là, et le talent est indéniable (sauf par mauvaise volonté ou manque d’objectivité de la part du détracteur).
Le réel défaut de Drastic Fantastic, s’il en est un, c’est qu’il est moins accrocheur que son prédécesseur. Moins frais, moins accaparant. Mais il le surpasse sur le plan des mélodies, moins « déjà-vu » que sur le premier album. Il le surclasse carrément au niveau des interprétations : Tunstall vibre d’une réelle confiance en soi sur ce disque, et cette assurance sauve en quelque sorte plusieurs compositions. Prises une par une, les chansons sont plus puissantes que la vaste majorité de Eye To The Telescope ; c’est la vue d’ensemble qui nécessite plus d’attention et de patience. Alliée à une perte de vitesse vers la fin de l’album, elle peut donner une idée presque biaisée sur le matériel. Toujours est-il que Drastic Fantastic demeure l’un des meilleurs albums de sa catégorie en 2007, encore et toujours sous-estimé, point commun qu’il partage avec le CD qui l’a précédé.
J’ai particulièrement apprécié :
– Funny Man
– If Only
– Hopeless
Note : ****
Par Jonathan Habel
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