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Thrice – The Alchemy Index Part 3 & 4 (Air and Earth) (2008)

Par • 17 avril 2008 à 8:00

Malgré son titre évoquant les tripotages chimiques de Merlin le sorcier, le second volume des exploits de Thrice, groupe autrefois emocore, et depuis recyclé en quelque chose de plus respectable et davantage multidimensionnel est plutôt, sans jeu de mots, terre-à-terre. Après nous avoir servi une portion à la fois acide ou doucereuse avec The Alchemy Index Parts 1 & 2 (Fire & Water) l’automne dernier, le quartet californien vogue entre deux eaux avec cette nouvelle paire de mini-albums, un brin plus réussis que les précédents.

 

Là où l’Index 1 & 2 avait voulu choquer et surprendre par de violents contrastes (avec plus de succès que d’échecs, il faut avouer), les volumes 3 et 4 tendent plutôt à « consolider les acquis », à savoir un premier disque agressif, mais plus accessible que le matériel de Thrice au début de la décennie (surtout The Illusion Of Safety, 2001). « Air » a effectivement cette atmosphère aérienne, de grands espaces. D’une durée d’un peu plus de 24 minutes, cette première moitié est (question de point de vue, bien sûr) la meilleure des quatre éléments. Les mélodies sont là, on accroche, l’air de Broken Lungs (diatribe fort amère face à l’administration gouvernementale américaine, son traitement et sa récupération des événements du 11 Septembre) et de The Sky Is Falling reste indéniablement en tête. Un gros plus également du côté des paroles ; à ce propos, la pièce Daedalus, qui raconte du point de vue du père d’Icare la célèbre légende de l’Antiquité, est particulièrement réussie.

 

Seconde partie, « Earth ». Près de 21 minutes pour celle-ci, où l’on retrouve Thrice avec le son le plus dépouillé qui soit (paroles presque sous forme de prière ou de comptines, guitare sèche et piano à l’appui derrière une voix éraillée). Ce chapitre manque peut-être d’un peu de « punch » (même s’il faut rester conscient que les grosses guitares n’ont pas à toujours avoir le haut du pavé), et une attention plus soutenue est nécessaire. Rien de vraiment répulsif, cependant ; on assiste à une demi-douzaine de petites pièces courtes qui séduisent par leur simplicité. Pas une série de perles non plus, mais la qualité des chansons (Moving Mountains, Come All You Weary, et la jazzée Digging My Own Grave) est suffisante pour sentir que l’on termine ce long album-concept sur une bonne note.

 

Au total, on remarque que non seulement The Alchemy Index Parts 3 & 4 constitue une très bonne suite au précédent, mais qu’en plus, il réanime l’intérêt, peut-être un peu effacé, pour celui-ci. Ne partez cependant pas à la chasse au chef-d’œuvre ; Thrice peut faire, et a déjà fait mieux que ces quatre éléments. Une série fort agréable, malgré tout.

 

J’ai particulièrement apprécié :

(Disque 1)

– Daedalus

– Broken Lungs

– The Sky Is Falling

 

(Disque 2)

– Moving Mountains

– Digging My Own Grave

– Come All You Weary

 

Note : *** ½

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