La trame sonore de ma vie
Par Pierre-Luc Gagnon • 29 juillet 2007 à 0:00Dans quelques semaines, les cloches de mon quart de siècle résonneront dans toute la ville. Et encore le lendemain dans ma caboche. Dès lors, une chanson jouera probablement, à tue-tête, comme pour immortaliser le moment. La vie, c’t’une symphonie. Plusieurs de mes souvenirs se rattachent à une pièce ou à une autre. Des moments spécifiques et marquants comme des anecdotes bâtardes et insignifiantes. Il n’est pas question de mes chansons préférées, mais bien de celles que j’associe à mon vécu.
Étant bien jeune, mon univers musical était principalement constitué des centaines de disques de vinyle que ma mère gardait au sous-sol. Comme le tout était maladroitement entreposé, dans une petite pièce entre ma chambre et la salle de jeu, il m’arrivait d’y faire une halte. J’ai dansé pour la première fois, dans le tapis en shaggy cet antre, sur l’étrange chanson Les brunes comptent pas pour des prunes de Lio.
Aussi, je découvrais la musique de façon passive, au gré de ce que la radio voulait bien nous offrir. Et selon les humeurs de ma mère qui se copiait des cassettes à partir de ses nombreux 33 et 45 tours desquels elle songeait déjà se départir. Je suis littéralement tombé sous l’emprise des Beatles avec leur phase « beatlemania » à la yéyé. Le tout se concrétisait sur un double album rouge marquant les années 1963 à 1966. Ma chanson préférée à cette époque : I want to hold your hand. Avec du recul, aujourd’hui je préfère Help.
À un moment donné, lors d’une fête de quartier quelconque, je me suis ramassé à chanter devant 300 personnes. La complainte du phoque en Alaska de Michel Rivard. C’était ma chanson préférée à l’époque, puisque c’était la chanson préférée de ma cousine Valérie… qui était ma cousine préférée. Ça va de soi.
Mon premier slow, je l’ai dansé sur Up where we belong de Joe Cocker et Jennifer Warnes dans une remise. Mon dernier, je l’ai dansé avec mon actuelle amoureuse, sur I want to know what love is de Foreigner. Deux tounes populaires en 1984!
Vous voyez, la musique marque plusieurs moments dans une vie. Un peu comme une empreinte digitale rythmée qui fait battre les tambours de notre mémoire. J’aurais pu énumérer des dizaines d’autres airs qui m’ont porté sur leurs gammes : Watching over me de Iced Earth, une chanson que je jouais en duo avec ma blonde de secondaire 5… Karma Cameleon de Culture Club, une chanson qui m’a fait rire aux larmes lors d’un voyage nordique en voiture… Come as you are de Nirvana, une chanson que je chantonnais en changeant le « memory » du refrain par le prénom de mes kicks… et la liste est longue.
Évidemment, mon éducation musicale a été entrecoupée de catastrophes lyriques et de désastres auditifs. Et bien que l’on veuille se départir de nos goûts honteux du passé, une partie de nous va toujours les apprécier. Malgré tout, pour protéger mon intégrité, cette chronique ne fait aucune mention de Julie Masse, Martine St-Clair, Marie Carmen, les Spice Girls et Aqua. Mais bon dieu, ces p’tites dames m’ont fait taper du pied bien longtemps et à différents moments de ma vie.
Et vous, quelle est la trame sonore de votre vie ?
Par Pierre-Luc Gagnon
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Eille… La phase Aqua, ça fait pas si longtemps que ça. Dit-moi pas que t’as « trippé » là-dessus à 15 ans!
Si je dis quelle est la trame sonore de ma vie, j’vais perdre de la crédibilité sur mes critiques de disques. Bon, tant pis…
À la fin des années 80, début 90, je trippais à fond sur les Beatles moi aussi (leur période yéyé surtout, mais depuis j’écoute les VRAIS Beatles), mais plus honteusement, sur New Kids et MC Hammer. Et oui… Ensuite, à partir de la fin de ’91, ça été le grunge, tous les Nirvana, Pearl Jam, STP, Alice in Chains, Soundgarden, etc. Un peu plus tard les Smashing Pumpkins et l’alternatif, puis la vague nu métal de la fin des années 90 m’a accroché un peu (Korn, entre autres). Depuis le début des années 2000 c’est davantage éclectique, j’écoute de tout, du métal au jazz, en passant par le reggae, le folk, le pop et le new grunge. Toute sauf de l’esti de country, pis surtout du R n’ B plein de culs et de seins, cette musique minable qui fait reculer la position des femmes de 50 ans en arrière.
Mais je m’égare… La musique c’est carrément ma vie. Je pense même que j’aimerais mieux perdre la vue que l’ouïe. Et presque chacune des chansons que j’entend se relie à un souvenir. Ma vie, c’est une comédie musicale.