Ces choses que je ne comprends pas
Par Dominique Fortier • 8 novembre 2009 à 0:01Il m’arrive souvent de m’insurger, de me révolter, de me rebeller contre des prises de positions, contre des décisions qui me semblent illogiques et irréfléchies. Pourtant ces décisions sont prises et approuvées et plusieurs personnes les approuvent. Je vous demande votre aide, votre avis sincère. Suis-je utopiste, complètement con ou tout simplement inconscient? Aidez-moi à comprendre ce que je peine à comprendre moi-même.
On dépense des millions de dollars par année, on mobilise des équipes policières complètes et on utilise des hélicoptères pour aller cueillir des plans de cannabis. On arrête quelques personnes, on fait brûler quelques plants et on se fait applaudir aux nouvelles pour un travail bien réussi. Pourtant, tout le monde sait que, peu importe l’ampleur de la saisie, dès le lendemain matin, quelqu’un d’autre va prendre la relève de la production et de la distribution de « pot ». C’est une bataille perdue d’avance. Je ne connais personne, que ce soit à Montréal ou en région, qui ait déjà eu de la difficulté à se procurer de la marijuana. Même après des saisies dites « majeures ». Alors pourquoi s’acharne-t-on à payer autant d’argent et mobiliser autant de forces policières pour une lutte qui est à recommencer le lendemain? Le gouvernement a décidé de prendre en charge le commerce de l’alcool quand il a réalisé que la prohibition lui coûtait très cher en déploiement policier alors qu’il pourrait générer des profits à la place. Pourquoi ne pas faire la même chose avec le cannabis?
Changeons de créneau et parlons de publicité. J’ai toujours eu beaucoup de misère à croire et surtout à comprendre comment la publicité peut avoir un tel impact sur les gens. On sait que de se payer un « spot » publicitaire pendant une émission de télé (ou de radio) à des heures de grandes écoutes coûte une fortune! Il faut être foutument sûr de son coup pour payer des milliers et parfois des millions de dollars pour un 30 secondes pendant un match de hockey par exemple. Prenons un exemple. Moi. J’écoute un match de hockey confortablement assis dans mon salon. On me passe une pub de la cage aux sports. Si je n’ai pas faim à ce moment bien précis, la pub ne m’atteindra pas. Toutefois, si j’ai effectivement une fringale, la pub de la cage va m’inciter à vouloir manger… Mais pas nécessairement des ailes de la cage! J’écoute un match de hockey bien pénard, je n’ai aucune envie de me lever et d’aller m’asseoir à la Cage aux sports! Je vais alors appeler Joe Patate qui fait la livraison tout simplement. Ensuite, on me pousse une pub de Budweiser. Ça tombe à point, j’ai envie d’une bière! Je me dirige alors au dépanneur avec l’intention de m’acheter de la bière. Toutefois, je n’aime pas particulièrement la Bud. Alors je m’achète une caisse de Black Label qui s’adonne à être moins chère. Après le match de hockey, je me rends compte qu’on m’a passé 5 fois la même pub de magasin de meubles. Ai-je envie d’aller m’acheter un sofa dans ce commerce? Non! Je suis tellement irrité et écoeuré de la pub que je me dis que mon sofa, je vais l’acheter n’importe où sauf LÀ! Vous en pensez quoi?
Un commis chez Couche-Tard vous offre un 6/49 alors que vous achetez un paquet de cigarettes. Allez-vous être influencés par l’offre de produit au point d’acheter un billet? Pourtant, les hautes instances de ce dépanneur obligent leurs commis à systématiquement faire une offre de produit à chaque client qui se présente devant eux. Pour avoir travaillé pendant des années dans un Couche-Tard, je peux vous affirmer que 90% des clients se sentent irrités ou dérangés par les offres de produits. Est-ce que le 10% de clients qui achètent un produit supplémentaire suite à l’offre faite pas le commis vaut vraiment la peine? Qu’en est-il de tous les autres qui n’ont tout simplement plus envie d’aller à ce dépanneur pour s’éviter ce harcèlement?
Au contraire, les auto-promos d’émissions viennent me chercher, piquer mon intérêt. J’ai découvert plusieurs téléromans, films, émissions de tous genres avec des pubs qui les présentent sous leur meilleur angle. Là, ça m’intéresse!
Suis-je cynique, blasé, découragé de ces hypocrisies ou de ces piètres tentatives de m’influencer à consommer ci ou à croire en ça? Possiblement. Suis-je le seul? C’est ce que j’aimerais savoir!
Par Dominique Fortier
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Pour le cannabis, je pense qu’on mène la lutte pour montrer l’exemple. Si c’était légal, un peu tout le monde se mettrait à en vendre sans soucis. C’est un combat perdu d’avance, mais au moins, ça incite les frileux à ne pas se lancer là-dedans.
Pour la pub, je me range à 100% derrière toi. Je ne sens pas qu’on réussit à me vendre une marque en particulier. Si je vois une annonce de pizza Delissio, ça va me faire penser à MA pizza préférée et pas nécessairement à celle là. Mais bon, j’imagine que si les publicitaires ne voyaient pas de résultats à leurs campagnes, ils auraient déjà arrêté. Il doit y avoir des gens qui sont ciblés plus facilement…