Six mois après le délicieux Mezmerize, System Of A Down nous livre finalement Hypnotize, sa suite logique, en novembre 2005. Est-ce que toutes les 23 chansons qui composent l’album double auraient pu faire l’objet d’un seul et même lancement ? Oui, parce que tout serait entré sur une même galette de 80 minutes. Et non, parce que cette suite devait créer une attente pour avoir l’impact voulu. Et à l’ère de la musique de grande consommation, pré-mâchée, aseptisée et jetable après utilisation, c’est tout un défi à relever.

Malheureusement, Hypnotize ne satisfait que partiellement l’appétit vorace de ses fans. Si ce disque avait été un ramassis de outtakes de Mezmerize, on aurait trouvé que cela faisait somme toute un bon album. Mais comme second volet à un chapitre comme ce dernier, on n’y voit qu’une demie-réussite.

Même avec les meilleures dispositions, les pièces les plus tranchantes de l’album n’arrivent pas à la hauteur de l’opus précédent (« Dreaming », « Stealing Society », « Attack ») quoique la plupart soient fort efficaces. Certaines sont carrément à classer parmi les meilleurs du band jusqu’à maintenant (« Soldier Side », « Lonely Day », « Hypnotize », « Holy Mountains »), mais certaines sont franchement poussées trop loin, ou parfois même manquent de saveur (« Vicinity Of Obscenity », « She’s Like Heroin »). Le groupe dénonce encore rageusement la société américaine et sa politique étrangère (« Tentative », entre autres), mais il manque presque toujours un petit quelque chose. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir, Hypnotize est un album que plusieurs artistes ne seraient même pas capables d’achever même dans leurs rêves les plus fous.

J’ai particulièrement aimé :
 – « Hypnotize »
 – « Soldier Side »
 – « Dreaming »

Note : ***1/2

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