Décadence III (2006)
Par Pierre-Luc Gagnon • 25 janvier 2007 à 11:07Après avoir été surpris par l’énorme thrill et les dénouements imprévisibles des deux premiers volets de la série, c’est avec appréhension que j’ai inséré le disque de Décadence III dans mon lecteur DVD. Allais-je être autant déstabilisé par l’intrigue? Mes dents allaient-elles supporter le grincement infernal qu’imposent les macabres jeux du célèbre tortionnaire Jigsaw (Tobin Bell) ? Alors que ce dernier est en dégénérescence, des suites d’une tumeur au cerveau, ses méninges ne semblent pas avoir perdu leur cruelle ardeur. Quelle décadence!
Coeurs sensibles, retenez vos pulsations. Les pièges et les instruments de torture sont plus démentiels et dégoûtants que jamais. Je pense à la scène du jus de cochons ou au sciage de crâne, sans trop vouloir en révéler. Je l’avoue, j’ai mis mes mains devant mes yeux, chose que je n’avais pas faite en visionnant les deux premiers films. Je voulais régurgiter mon Doritos.
Contrairement à certaines suites qui tiennent la route d’elles-mêmes, Décadence III se dissocie difficilement des deux premiers films. Ce n’est pas essentiel de les avoir vus, mais ça rend l’expérience plus intéressante, étant donné les nombreux clichés du passé qui sont présentés. L’un de ces clichés nous montre Jigsaw et sa complice en train de préparer le premier casse-tête du premier film. C’est un clin d’oeil plutôt intéressant.
Malgré tout, le mythe perd de l’intensité avec une histoire qui captive moins et des victimes qui ne retiennent pas autant l’attention que les précédentes. Jack, le principal protagoniste des jeux de Jigsaw, sonne faux. Suite à la perte de son fils, heurté par un chauffard, il est soumis à un parcours du pardon au cours duquel ses réactions ne semblent pas humaines. Traits caractéristiques du personnage ou mauvais jeu de l’acteur ? Je ne saurais dire. Alors qu’un quatrième film est prévu pour octobre 2007 (et même un cinquième éventuellement), le troisième marque déjà un essoufflement.
Note : **¾ (presque trois étoiles, mais non…)
Par Pierre-Luc Gagnon
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Je suis complètement en accord avec ta critique. Oui, les tortures en mettent plein la vue (et peut-être un trop plein d’estomac pour certains), mais le choc initial qu’était le premier film est loin, très loin.
On utilise la recette qui devient prévisible dans son imprévisible. Je crois que les producteurs auraient dû arrêter au premier, mais que voulez-vous, quand on amasse un paquet d’argent avec des suites, c’est dur de se limiter à un seul film, non ?
Décadence c’est une recette : Des victimes qui doivent gagner le goût à la vie, des instruments de tortures originaux et un dénouement qui vient tout bousculer. Mais lorsqu’on a compris le modèle, la surprise s’estompe au profit de quelques baillements. Je vais regarder le 4 lorsqu’il va sortir. Même chose pour le 5. Les films sont efficaces, mais je serai toujours déçu par rapport à l’impact de l’original.