Un puits sans fonds (!)
Par Émilie Gagné • 9 novembre 2011 à 10:01Dans la vie, il y a plusieurs situations qui sont gênantes. Oublier de barrer la porte des toilettes et voir quelqu’un entrer ou se faire prendre les culottes à terre, mais dans une autre position. Je ne vous ferai pas de dessin! Mais de toutes les situations, celle que je trouve la plus gênante se résume en deux mots : FONDS INSUFFISANTS.
Juste d’écrire ces mots, j’ai des frissons. Il n’y a rien de pire que d’arriver à l’épicerie, insérer sa carte, entrer son NIP, attendre et voir apparaître ces deux mots : FONDS INSUFFISANTS.
On s’entend qu’il y a des choses pires que ça dans la vie, mais mon dieu que je déteste avoir l’air pauvre. La plupart du temps, le problème survient lorsque je me trompe de carte, quand j’ai oublié qu’un paiement était pour passer ou encore lorsque de l’argent a été transféré dans le mauvais compte. Les prétextes sont nombreux, MAIS JE NE SUIS PAS PAUVRE! Le hic, c’est qu’en expliquant la raison à la caissière (qui s’en fiche visiblement, mais qui ne manquera pas d’en parler sur sa page Facebook), J’ai encore plus l’air de ne pas avoir une cenne et d’être une ado qui se cherche des excuses pour ne pas avoir fait ses travaux scolaires!
Pourtant, c’est quelque chose d’anodin qui arrive à tout le monde. C’est ce que la caissière du IGA – qui était si gentille, je tiens à le préciser – m’a assurée. Ça arrive souvent et à n’importe qui. Les «fonds insuffisants», c’est comme la maladie : aucune discrimination. Vraiment pauvre, riche ou classe moyenne. Tout le monde peut y passer. Or, quand m’arrive on dirait que la terre arrête de tourner. Comme si le temps figeait dans l’épicerie et que tous les clients se mettaient à me fixer. Comme si les gens derrière moi dans la queue me jugeaient en chuchotant : «Check chéri, la fille de la radio n’a pas d’argent!»
L’inscription «fonds insuffisant» laisse des traumatismes. De retour à la caisse pour récupérer mes achats (encore une chance que ce n’était pas une épicerie complète), tous les petits bips de la caisse m’ont donné des sueurs froides… En fin de compte, j’ai heureusement pu partir avec mes «gros» achats!
Par Émilie Gagné
Lire les 52 articles par Émilie Gagné
Cet article a été lu 2139 fois au total, 1 fois aujourd'hui