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ÉditorialPuisqu'il y a des choses qui doivent être dites, aussi bien les dire avec une verve franche et directe. Des sujets chauds, traités vivement sans trop de fioritures.

OGM blues : un sujet ramené au goût du jour

Par • 3 avril 2008 à 14:13

Décidément, les sujets passionnants se font rares aux Communes par les temps qui courent. Tellement rares qu’il faut puiser dans la controverse poussiéreuse d’anciens débats publics pour susciter la moindre étincelle chez nos politicailleux. L’Afghanistan, surexploité. Le cheap labor mondial qui gruge nos emplois, épuisant. Le terrorisme, ennuyant. Les OGM… ah ben ouais, pas fou. Ramenons le sujet à l’avant-plan, s’est dit le Bloc Québécois !

 

Si le projet de loi du BQ sur l’étiquetage des produits contenant des OGM est, à prime abord, aussi justifié que noble, il a plutôt mal vieilli. Maintenant, en 2008, le projet sent le renfermé, il dégage de fortes effluves d’opportunisme. Parce qu’il ne suffit pas de toujours aller dans le sens de l’opinion publique pour avoir l’air cohérent. Habituellement, il faut l’être réellement si l’on veut tenir la route.

 

Dites-moi, chers lecteurs, êtes-vous morts dernièrement ? Avez-vous eu de problèmes de santé grave, causés par les aliments que vous consommez ? En clair, est-ce que les OGM vous ont vraiment, explicitement, directement pourri la vie ? Pourtant, vous avez bien dû tous en ingurgiter quelques kilos dans les dernières années, depuis l’époque où le sujet était « in ». Est-ce que vous les sentez en vous, ces intrus modifiés génétiquement ? Ressentez-vous les ravages qu’ils infligent présentement à votre système digestif ?

 

Il faudrait effectivement savoir si tel ou tel produit est (ou contient) génétiquement modifié, comme on doit savoir si tel truc contient des pinottes, et tel autre du lactose. Et c’est vrai, ç’aurait dû être imposé depuis longtemps. On doit donc, un jour, étiqueter ces produits, oui. Mais cette diabolisation à outrance d’un concept à peine expliqué à la population, qui ne demande qu’à brandir les fourches et brûler la sorcière, c’est carrément malhonnête. Oui, ces trucs sont modifiés, c’est une manipulation de la nature ; est-ce que cela veut dire pour autant que c’est dangereux pour la consommation ? Préféreriez-vous un p’tit bol de Corn Flakes modifié, ou un grand verre d’arsenic tout naturel ?

 

Tout ce qui est « naturel », bio et non-modifié n’est pas nécessairement bon. Tout ce qui a été amélioré au point de vue de l’apparence n’est pas nécessairement mauvais. Ce projet de loi, ramené au goût du jour, ne sert pas qu’à informer les gens sur ce qu’ils mangent, ce qui serait tout à fait à propos : il sert à stigmatiser les entreprises qui utilisent les OGM, mais qui sont peut-être bien plus concernées par votre santé que ces autres compagnies « naturelles ». Commençons par vraiment informer les gens sur ce que sont réellement les OGM, et ensuite faisons-leur confiance dans leurs choix de consommation.

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2 Réponses »

  1. Tiens, les OGM, je les avais oublié eux-autres! C’est vrai que l’étiquetage serait intéressant. Je dis «intéressant» parce que ça permettrait de voir s’ils sont siiii différents à l’oeil ou au goût, en comparant. On pourrait aussi voir si ça nous coûte moins cher d’en acheter. Peser le pour et le contre. Parce que honnêtement, pour l’instant, je n’en vois pas les méfaits. On parle de nuisance à long terme, mais on s’intéresse jamais au moment présent. À force de regarder trop loin devant, on ne voit pas la barrière qui est juste devant nous.

  2. Bof, je les aime bien mes raisins sans noyau, et des melons d’eau sans noyau, c’est bien plus cool à manger. Je sais pas trop quoi en penser quand je vois les gens se ruer sur le lait de soya ou sur le tofu. Tant qu’à moi c’est bien pire que des OGM. Pis la bouffe bio, c’est tellement une propagande capitaliste que j’ai mal au coeur juste d’en entendre parler. Le problème est même pas dans le OGM, c’est dans ce qu’on veut bien payer pour se remplir l’estomac et comme on est cheap, l’industrie nous donne un produit à la hauteur du prix qu’on peut payer, fabriqué en masse avec le moins de problème possible. Finalement, on regarde les riches ou les marginaux se sentir bien avec leur bouffe pseudo bio et on retourne acheter nos raisins sans pépins.

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