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Chronique dans le sous-solTrente ans dans la vie de Dominique, c'est loin d'être reposant. Des histoires aussi touchantes que rocambolesques racontées avec humour et sincérité.

Ma vie en politicorama

Par • 7 mai 2008 à 0:00

Étant né en 1977, j’ai obtenu mon droit de vote 18 ans plus tard, soit en 1995.  Et depuis ce temps, je me suis fait un devoir de voter à chacune des élections qui s’est dressée sur mon chemin autant au niveau municipal, provincial que fédéral.  Et vous savez quoi?  À chaque fois, j’ai lamentablement perdu!

Ma première élection fédérale par contre a été celle de 2000.  Elle mettait en vedette Jean Chrétien qui demandait au bon peuple de le réélire pour une troisième fois.  L’idée de mettre Ti-Jean de Shawinigan au pouvoir pour un autre 4 ans ne m’enchantait guère.  Toutefois, les alternatives qui s’offraient à moi étaient très peu convaincantes.  Tout d’abord, comme je n’ai jamais eu la fièvre indépendantiste en moi, en partie parce que j’ai vécu les 17 premières années de ma vie à deux pas d’Ottawa où les souverainistes n’avaient pas tout à fait la cote, le Bloc Québécois était exclu d’emblée de mes options.  Ensuite il y avait les néo-démocrates qui auraient pu s’avérer un choix intéressant s’ils avaient eu à l’époque un chef avec plus de mordant et surtout un programme qui aurait pu tenir la route économiquement malgré leurs bonnes intentions.  C’est bien beau vouloir s’attaquer aux pétrolières, éliminer la pollution, augmenter le salaire des plus pauvres et multiplier les programmes sociaux, mais ça prend des sous pour réaliser tous ces ambitieux projets.  Et réussir à convaincre un pays à la population aussi hétéroclite que le Canada à adhérer à un tel programme tient du miracle.  Avec une femme à la tête du parti par surcroît.  Je n’ai rien contre Alexa McDonough mais convaincre un redneck de l’Alberta, un Ontarien de la capitale nationale, un Québecois souverainiste, un immigrant chinois de la Colombie-Britanique et un musulman de Montréal de faire confiance à une femme pour diriger un pays avec des idéaux aussi socialistes et marginaux que ceux du NPD, ce n’est pas demain la veille.  D’ailleurs, les néo-démocrates demeurent aussi marginalisés élection après élection.  Même les Québécois, qui sont considérés comme étant beaucoup plus de gauche n’ont jamais élu un néo-démocrate au parlement à part Thomas Mulcair.  Et je ne suis pas certain que M. Mulcair aurait été élu s’il n’avait pas auparavant claqué la porte du parti de Jean Charest.

Bref, le NPD, le Bloc et les Libéraux étant déjà rayés de mes choix, il me restait les alliancistes du bon pasteur Stockwell Day  et les conservateurs devenus presque un parti fantôme depuis la débandade de Kim Campbell en 1993 et le départ de Jean Charest en 1998 au profit du parti Libéral du Québec.  L’alliance Canadienne étant aux antipodes de mes valeurs profondes, je me suis donc laissé charmer par l’ex-premier ministre aux bajoues sympathiques et j’ai finalement inscrit mon « X » à la droite du nom de Joe Clark.  Eh oui, j’allais voter conservateur pour la première… et dernière fois.  Lors de ces élections, le parti de Joe a eu peine à faire élire une douzaine de députés.  Jean Chrétien était reporté au pouvoir pour un troisième mandat à ma plus grande stupéfaction.  Comment le peuple pouvait-il souhaiter avoir Ti-Jean au pouvoir après toutes les humiliations qu’il nous avait subir dépassait ma compréhension.  Sans parler de son attitude plutôt dictatoriale et ses manœuvres des plus tordues et douteuses pour parvenir à ses fins.  On a qu’à penser au référendum de 1995 et des fortunes englouties par le gouvernement fédéral de Ti-Jean pour faire échouer un processus de consultation publique qui se voulait démocratique et légitime.  Heureusement, le cirque s’est terminé le 12 décembre 2003 lorsque Jean Chrétien a finalement pris sa retraite de la vie politique.  Depuis ce temps, j’ai voté avec ma conscience et mes valeurs en donnant mon appui au NPD aux deux dernières élections fédérales malgré leurs succès modestes.

Quant aux élections provinciales, j’ai toujours été fidèle à Mario et ses troupes malgré les remontrances de mes amis souverainistes pour enfin obtenir une victoire morale en 2007.  Je crois toujours que plusieurs des politiques de L’ADQ sont bien pensées et audacieuses, mais force est d’admettre que le parti de Super Mario perd des plumes depuis qu’il siège comme opposition officielle.  L’inexpérience des députés en est sûrement pour quelque chose ainsi que les nombreux changements de cap du parti qui, à mon avis, cherche trop à plaire à tout le monde en même temps.

Même aux élections municipales, j’ai perdu deux fois en donnant mon appui à Pierre Bourque qui fût renversé par Gérald Tremblay.  Mais sur ce sujet, je persiste à dire que Géranium 1er, surnom affectueux donné à M. Bourque, a été un des plus grands maires de la ville de Montréal.  Son amour pour sa ville et son implication pour en faire une métropole propre et accueillante est indiscutable.  Sa dévotion pour ses concitoyens, sa préoccupation sincère pour les plus démunis et son travail acharné pour rapprocher toutes les différentes communautés culturelles de Montréal est indéniable.  Malheureusement, son projet d’« Une île, une ville » a tué sa vie politique.  Et ce, même si son successeur à la mairie et le gouvernement provincial en place à l’époque ont abouti son projet à sa place.

On dit que le hockey est le sport préféré des Canadiens, mais la politique arrive sans aucun doute au deuxième rang.  Cette année, je prédis que les Penguins de Pittsburgh vont remporter la coupe Stanley.  Espérons que j’aurai plus de succès que dans mes choix politiques!

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2 Réponses »

  1. Tu as peut-être perdu toutes tes élections, mais au moins tu as eu l’honneur de donner ta confiance à tes candidats préférés. Chaque vote compte! Malheureusement, les votes pour les libéraux comptent aussi…

  2. Sacré Géranium… mais je suis d’accord avec toi, Dom, ça a probablement été l’un des meilleurs maires que la métropole a connue ; sa conception d’Une île une ville avait simplement pour but d’unifier les municipalités de l’île pour conserver et développer le rôle économique de premier rang de Montréal (« l’union fait la force », quelqu’un ?), ce qui à moyen aura peut-être sauvé la ville comme moteur économique de toute une province.

    Tout comme L’Allier a fini par être battu à Québec par une femme semi-folle à l’égo plus grand que la ville, alors que c’est cet homme qui a maintenu la réputation de la capitale comme pôle économique et culturel de l’Est du Québec, et pas seulement une bourgade sympatico-touristique peuplée de fonctionnaires amorphes… Mais je m’égare.

    Je tiens à avouer que moi aussi j’ai voté Conservateur (en 1997, le lendemain de mes 18 ans), et même l’Alliance Canadienne (2000). Et depuis, NPD, NPD et NPD, peu importe combien de votes ils recueillent. Plutôt semblable, comme parcours 🙂

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