La figuration, une belle expérience de tournage
Par Émilie Gagné • 3 octobre 2012 à 9:57Cette semaine, j’ai eu la chance de faire de la figuration dans un film tourné à Percé : «La maison du pêcheur». Le film raconte en gros la rencontre à Percé entre les frères Paul (Vincent-Guillaume Otis) et Jacques (Benoît Langlais) Rose, Francis Simard (Charles-Alexandre Dubé) et Bernard Lortie (Mikhail Ahooja). Quatre personnages marquants de l’histoire du Québec qui, avant de prendre part aux évènements de la crise d’Octobre (enlèvement de Pierre Laporte), tentent d’éduquer et de politiser les jeunes à la maison du pêcheur de Percé, à l’été 1969.C’était la première fois que j’allais sur un plateau de cinéma. Lorsque l’on regarde un film à la télé, on se doute qu’il y a beaucoup de monde derrière tout ça, mais on ne réalise jamais jusqu’à quel point.
Il y a bien sûr les acteurs. Ce sont les premiers qu’on a hâte de voir. On les a souvent vus dans des émissions que l’on aime. On a des attentes. Ils ont l’aura glamour autour d’eux. Bref, ils sont attirants. Une fois l’émerveillement passé, on se rend compte que quoique très talentueux (ok et disons-le, très beaux), ce sont des gens normaux. Une fois le choc passée, on s’attarde plus à ceux qui créent la magie, l’équipe technique, qui réalise souvent des miracles avec peu.
Il y a des petits trésors de personnes qui se cachent dans ces équipes. Des maquilleurs et coiffeurs plus que gentil qui te font sentir belle avant même d’avoir passé sur leur chaise. Des costumières, accessoiristes et autres assistants qui veillent à ce que personne n’ait froid ou faim pendant le tournage. Laissez-moi vous dire que la nuit en automne habillé en été à Percé, ce n’est pas chaud. C’est pour ça que ces personnes deviennent vite celles qu’on préfère sur le plateau! Attentionnées, attachantes et réconfortantes, elles deviennent rapidement les mamans du plateau.
Le travail de figurant n’est pas compliqué : ça consiste à être crédible, parler en poisson et être patient. L’attente est longue. Des heures parfois. Ça laisse du temps pour jaser avec nos comparses. Après 6-7 heures de discussion, on connaît vite la vie de tout le monde. On s’attache à eux aussi! Ça m’a fait réaliser pourquoi les acteurs semblaient toujours être devenus les meilleurs amis du monde après un tournage. Ils ont tellement passé de temps ensemble sans pouvoir se sauver, à juste pouvoir échanger entre-eux qu’ils tissent rapidement des liens.
Le plus dur quand on est figurant? Être raccord! Quand on voit un film, les plans de caméra changent souvent, mais on a plus tendance à croire que c’est parce qu’il y a un million de caméra en même temps, alors qu’en réalité il peut y en avoir qu’une ou deux. Ce qui veut dire que l’on doit retourner les mêmes scènes, en faisant toujours les mêmes actions au même moment… en espérant être gardé au montage!
Par Émilie Gagné
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