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Funeral in Berlin : l’espionnage est un jeu d’échec (1966)

Par • 6 juin 2010 à 14:13

Étant donné le succès favorable de THE IPCRESS FILE, son producteur Harry Saltzman décida de faire une suite aux aventures de l’agent secret Harry Palmer, héros du romancier Len Deighton. L’acteur Michael Caine a également accepté de revenir incarner ce héros à lunettes insubordonné.

Le colonel Ross, chef des services secrets britanniques, charge son agent Harry Palmer d’une mission à Berlin. Il s’agit pour lui de faire passer à l’Ouest un colonel russe, Stok, qui veut faire défection. Palmer rencontre Stok pour s’assurer de sa bonne foi, puis met un plan au point pour lui faire franchir le mur. Il est aidé en cela par un agent de liaison, Johnny Vulkan. Palmer prend contact avec Kreutzmann, qui est chef d’une bande spécialisée dans des opérations de défection pour l’application de son plan: faire franchir le mur à Stok caché dans un cercueil. Le plan de Palmer est exécuté sans problèmes, mais c’est le corps de Kreutzmann qui est retrouvé dans le cercueil.

Palmer comprend qu’il a été le jouet de Stok, qui voulait se débarrasser de Kreutzmann depuis longtemps. Par ailleurs, Palmer s’aperçoit que les papiers d’identité prévus pour l’évasion de Stok au nom de Paul Louis Broom suscitent une bien étrange convoitise. Il apprend alors que le vrai Broom est un ancien nazi et criminel de guerre qui a détourné une fortune à des Juifs déportés, et que celui-ci a besoin de ces papiers pour récupérer cette fortune dans une banque suisse. Les services secrets israëliens sont d’ailleurs sur l’affaire eux aussi pour reprendre ces papiers à Palmer. Pour régler la question et sauver sa vie, Palmer tend un piège à Broom.

Le film est tellement complexe qu’il est difficile d’en faire le résumé sans en donner tous les rebondissements ingénieux. Ce résumé-ci n’est donc qu’un aperçu de ce film d’espionnage brillant, situé dans une veine réaliste et en accord avec le contexte politique international de l’après-guerre.

La mise en scène a été confié à Guy Hamilton, plus connu pour avoir réalisé l’un des meilleurs James Bond, GOLDFINGER. Hamilton fait preuve de plus de sobriété que son prédécesseur, Sidney J. Furie, afin de mieux jouer sur les apparences du récit avec le spectateur tout en utilisant avec flair les décors naturels de Berlin.

L’intrigue se déroule donc avec un doute continuel dans notre esprit sur le véritable rôle des protagonistes et les manigances qu’ils mettent en pratique. Le ton et l’atmosphère baignent donc volontiers dans le cynisme que peut représenter le métier d’espion.

En bref, malgré les nombreuses complications et les retournements de situations qui se présentent durant la projection, l’ensemble est tellement fluide que le spectateur ne risque aucunement de perdre le fil de l’histoire et son intérêt restera accru jusqu’à la fin.

Michael Caine a toujours autant de charme, d’humour et de flegme dans le rôle d’Harry Palmer et vaut à lui seul le prix d’entrée. FUNERAL IN BERLIN est un film d’espionnage vraiment séduisant par son charme rétro, même si le mur de Berlin est tombé depuis plus de 15 ans.

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