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Frenzy : un drame policier des plus astucieux (1972)

Par • 16 mai 2008 à 0:00

Hitchcock : deux syllabes, neuf lettres qui en disent long… Qu’on apprécie ou non les thrillers, l’œuvre de Sir Alfred représente à elle seule une catégorie à part. Pour ce généreux cinéaste, le tournage de Frenzy signifia un retour aux sources. Quoique né en Angleterre, c’est aux États-Unis que Hitchcock avait connu ses premiers véritables succès. En fait, il n’avait pas tourné dans sa patrie depuis une quinzaine d’années lorsqu’il réalisa cette histoire de l’étrangleur à la cravate (qui fut son avant-dernier film).

 

Reprenant le thème du faux coupable maintes fois abordé dans la filmographie de Hitchcock, Frenzy raconte le troublant cheminement du bouillant – mais inoffensif – Richard Blaney (Jon Finch), trentenaire récemment divorcé. Le malheur semble s’acharner obstinément sur lui.

 

Après avoir perdu son emploi, Richard revoit son ex-femme Brenda (Barbara Leigh-Hunt) dans le bureau de la prospère agence de rencontres qu’elle opère. Le ton monte et Blaney part en claquant la porte. Témoin de cette querelle, la secrétaire de Brenda sera interrogée quand, quelques heures plus tard, le corps de sa patronne étranglée sera retrouvé dans le bureau.

 

Immédiatement recherché par la police, Richard sera doublement appuyé. Il convaincra tout d’abord sa nouvelle conquête (Anna Massey) de son innocence puis il sera secrètement hébergé dans l’appartement d’un camarade de longue date (Barry Foster). Tout n’est pas net là-dedans et on découvrira, en même temps que le héros de Frenzy, qu’une apparente sincérité dissimule parfois de noirs desseins…

 

Le tout début du film plante sans tarder le décor. Alors qu’un politicien zélé discourt sur une éventuelle dépollution de la Tamise, ses supporters sont horrifiés de voir le cadavre d’une femme nue flottant sur cette rivière, une cravate enroulée autour du cou.

 

Si le suspense est omniprésent dans cette production, quelques touches allègent par moments l’atmosphère. Ces passages cocasses mettent en scène les talents (?) culinaires de l’épouse de l’inspecteur Oxford (Alec McCowen) : de quoi couper l’appétit aux plus voraces !

 

L’action de Frenzy nous happe dès le début et ne relâche son emprise qu’à la dernière image qui affiche un humour noir exquis, une des caractéristiques indissociables de la carrière de l’auteur de Rebecca et de Psycho.

 

Frenzy : 116 minutes qui filent comme l’éclair.

 

Cet article a été publié en collaboration avec http://www.calendrierculturel.com.

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