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Chronique classiques du cinéIl y a de ces films inoubliables. De grands réalisateurs au grand écran... du grand cinéma pour de grands moments!

La Soupe aux Choux : L’apprentissage du plaisir de la vie par un extraterrestre (1981)

Par • 8 janvier 2009 à 10:22

Au hameau des Gourdiflots près d’un village du Bourbonnais, ne subsiste plus que deux vieillards: un sabotier, Claude Ratinier dit le Glaude et un puisatier bossu, Francis Chérasse dit le Bombé. Les deux hommes vivent côte à côte à la campagne dans des vieilles maisons où ils passent leur temps libre à boire quelques coups de vin rouge ou de Pastis, tout en faisant parfois des concours de pets en attendant de pouvoir mourir de vieillesse. Une nuit, Le Glaude voit atterrir dans son champ une soucoupe volante. Il accueille l’extraterrestre chez lui et lui donne de la soupe aux choux, bien qu’ils ne puissent communiquer ensemble. Après y avoir goûter, l’extraterrestre emporte une petite quantité de soupe dans l’espace et revient la nuit suivante. Cette fois, le Glaude peut comprendre son visiteur qui a appris la langue du pays et qui le remercie pour la soupe qui a paraît-il, causé tout un émoi sur Oxo, planète d’où il est originaire.

Par amitié, l’extraterrestre fait revenir à la vie l’épouse du Glaude, Francine, qui a cependant 20 ans. Son retour à la maison et sa jeunesse cause bien du souci au Glaude surtout lorsqu’il apprend qu’elle a déjà couché avec le Bombé autrefois. Après le départ de Francine avec un jeune motard, voilà que le Glaude et le Bombé apprennent que le maire veut transformer leur hameau en complexe domiciliaire pour des fins d’expansion économique. Ne pouvant se passer de leur hameau et de leur vie peinarde, les deux vieillards acceptent l’invitation de l’extraterrestre de s’établir sur Oxo pour vivre jusqu’à 200 ans avec tout le tabac, le vin et le plaisir de vivre qu’ils désirent.

Il faut un culot monstre pour tenter de reproduire à l’écran tout l’univers particulier et l’humour de l’écrivain René Fallet. Certains réalisateurs et scénaristes s’y sont déjà essayés et la majorité d’entre eux s’y sont cassés les dents. Louis de Funès a réussi cependant de main de maître, avec la collaboration du scénariste Jean Halain, à rester fidèle au roman d’origine tout en en augmentant la saveur. D’une drôlerie toute rabelaisienne, l’intrigue raconte

adroitement l’histoire de deux paysans qui ne pensent qu’à boire et à mener nonchalamment une vie tranquille sous le sceau du plaisir et de l’amitié. L’arrivée de l’extraterrestre chez eux crée évidemment un choc comique qui permet d’habiles trouvailles autour de ces principaux thèmes, comme l’apprentissage du plaisir par l’extraterrestre

qui vient d’une société trop parfaitement rigoureuse.

Certaines trouvailles sont parfois vulgaires, mais jamais déplacées car la légèreté de l’ensemble nous les rend amusantes, voire désopilantes (la scène des pets par exemple est si musicale qu’on ne peut que rigoler haut et fort!). Une certaine poésie se dégage de ce récit, qui sent volontairement l’odeur de la campagne, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Le tout est coordonné avec une ingénuité qui laisse pantois, surtout venant d’un metteur en scène sans génie comme Jean Girault. C’est donc de la comédie au charme irrésistible rempli de bonhomie avec un soupçon de truculence. L’alchimie du tandem délicieux composé de De Funès et Carmet représente une bonne partie du succès du film, sans oublier la composition sincèrement cocasse et innocente (surtout lorsqu’il parle en faisant des bruits de dindon) de Jacques Villeret dans le rôle de l’extraterrestre. Bref, je vous recommande très fortement cette comédie!

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