Le jeune auteur compositeur David Jalbert l’annonce tout de suite avec le titre de son premier disque : du haut de ses 28 ans, il nous sert sur Des histoires une flopée de pièces country rock à saveur nostalgique. Rappelant tantôt Beau Dommage, tantôt un Zachary Richard de l’époque de Cap Enragé, alliant une voix rauque à une instrumentation minimaliste, Jalbert semble promis à un bel avenir sur les ondes radiophoniques de la Belle Province… à certaines conditions.

Le talent à la plume est sans conteste le point fort du jeune homme : parfois étonnamment cru dans ses propos (Référendum, Le Shérif du village), Jalbert sait faire preuve de tournures de phrases qui font sourire, sait comment agencer les mots pour créer des images (Souvenirs d’enfance, Effervescence, Les vacances, Raison), faculté qui fait cruellement défaut à bien des artistes québécois de la « nouvelle vague » traditionnelle (venez pas me faire accroire que les sirupeuses paroles pro-terroir de Mes Aïeux sont le moindrement révolutionnaires). Appuyées par une voix somme toute agréable à l’écoute (sauf pour les envolées un peu poussées d’Effervescence), les compositions n’ont rien de frappant, et sombrent peut-être même parfois dans le cliché western, style Willy Lamothe (L’étoffe d’un héros), mais la qualité de l’ensemble a le mérite de surpasser plusieurs de ceux de ses collègues de la scène musicale québécoise à notre époque. Ce qui n’est pas peu dire…

Il faudra cependant attendre une seconde galette de la part de David Jalbert avant de pouvoir juger plus avant son talent brut ; bien sûr, il nous a servis avec Des histoires treize pièces dignes d’un minimum d’intérêt, mais il sera bien plus intéressant de suivre son évolution future. Si nos prédictions sont exactes, ce développement prévu devrait suffire à effacer ce premier album de nos mémoires, au profit de son futur matériel.

J’ai particulièrement apprécié :

– Raison
– Les fantômes
– Elle rêve d’un homme

Note : ***