Serj Tankian – Elect the Dead (2007)
Par Jonathan Habel • 30 janvier 2008 à 9:35
À défaut d’avoir un nouvel album de System Of A Down à se mettre sous la dent (le groupe est plus ou moins en pause, n’ayant lancé qu’un album-double depuis 2002), le chanteur de la formation, Serj Tankian, d’origine libanaise, nous offre ses p’tites chansons pour nous changer les idées. En fait, le setlist d’Elect The Dead est assez loin d’être une douzaine de « p’tites chansons », car on y retrouve, à quelques différences près, la même rage, la même violence, le même cynisme et la même qualité que sur les albums qu’il a réalisés dans le passé avec SOAD. Révolutionnaire ? Pas du tout. Réussi ? Absolument.
Aucun des fans de Tankian (et de System Of A Down, par ricochet) ne sera ni déçu ni dérouté par Elect The Dead. Le frisé monsieur y joue de presque tous les instruments (hormis la batterie, partagée entre son collègue de groupe John Dolmayan et l’émérite Brain, alias Brian, qui a déjà joué avec Primus et Guns N’ Roses). Si le jeu à la guitare n’a rien pour impressionner personne (toutes les mélodies à cordes sont plutôt simples, ce qui n’est pas nécessairement un mal), c’est dans la qualité des vocalises, et bien entendu des compositions de Tankian que surgissent les points forts de cet album. Certaines pièces, de façon imparable, s’emparent de votre cerveau, et vous vous retrouvez à jongler avec les mélodies de Empty Walls, Feed Us, Lie Lie Lie, The Unthinking Majority, à les ressasser sans cesse dans votre matière grise.
Elect The Dead, c’est l’exemple typique de l’album qui n’apporte absolument rien de nouveau à la musique en général, mais qui est tellement parfait dans son genre qu’il n’en est que plus savoureux, d’une certaine façon. Dur de dire depuis combien de temps Serj Tankian mijotait ses « p’tites chansons », mais force est d’avouer qu’il a maintenant offert la preuve qu’il est une véritable force créatrice dans System Of A Down. Au chapitre des réelles réussites du disque, les mélodies chantées, qui n’ont qu’encore plus de force sur une couche de guitares qui sert d’abord d’arrière-plan. Certaines pièces auraient mérité d’avoir profité d’un peu plus de travail et de fignolage, sans pour autant polir et repolir le morceau (quelques moments laissent un arrière-goût de « pas tout à fait terminé », comme la pièce-titre et Praise The Lord And Pass The Ammunition), mais en dehors de ça, on parle indubitablement d’une réussite, d’un achat pleinement justifié et récompensé.
J’ai particulièrement apprécié :
– The Unthinking Majority
– Empty Walls
– Feed Us
Note : ****
Par Jonathan Habel
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Complètement d’accord. Au début, j’avais l’impression que c’était du System of a Down, mais qui manquait un quelque chose (et non, pas la voix diabolique de Daron Malakian). Mais après plusieurs écoutes, les mélodies commencent à entrer. Le plaisir aussi. Très réussi.