Elles
Par Caracteres.ca • 4 septembre 2011 à 4:30Un texte de Louis G. Lafontaine publié le 3 septembre 2011 sur Caracteres.ca.
Je les avais souvent regardées,
Sans vraiment, je dois avouer, les observer.
Mais, un beau jour, sans l’avoir prémédité,
Sur elles, mes yeux se sont jetés.
Elles étaient sillonnées de ces rides
Qui s’étaient creusées avec le temps.
Elles avaient crevassé au cours des ans
Sans doute sous le fardeau d’un travail aride.
Elles étaient devenues rugueuses avec les heures,
Et les efforts qu’elles avaient donnés sans compter.
Mais malgré cela, elles conservaient une douce douceur,
Celle que l’on trouve innée chez le nouveau-né.
Elles avaient perdu de la finesse,
À force d’avoir escaladé les difficultés de la vie.
Elles avaient gardé de la souplesse
À force d’avoir accompli des acrobaties.
Elles s’étaient ouvertes fréquemment,
Surtout pour offrir et donner,
Quoique parfois, elles auraient aimé
Être serrées d’amitié, simplement, tendrement.
Elles sont assurément encore aujourd’hui
Aussi fortes qu’au début de leur vie,
Prêtes à continuer sans relâche de travailler
Sans jamais nous montrer un air fatigué.
Et pourtant, elles auraient droit à un repos
Droit à une vacance bien méritée,
Droit de se faire tirer notre chapeau
Ou applaudir avant que le rideau ne soit abaissé
Oui, elles auraient plus que jamais raison
De se lever, de montrer leur fierté,
D’enfin se laisser pour une fois féliciter
Car elles le méritent de mille façons.
Pourtant, elles sont là, à continuer d’aider
Sans être capable de s’arrêter,
Prêtes à tout faire pour aimer
Comme elles ont aimé au cours des jours d’hier.
Oui, je les avais souvent regardées,
Sans vraiment, je dois avouer, les observer
Mais, aujourd’hui, sans l’avoir prémédité,
Mes yeux se sont jetés sur les mains de mon père.
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