Harold et Maude : Chercher l’amour en la mort… et trouver la mort en l’amour (1971)
Par Pierre-Luc Gagnon • 22 juin 2007 à 10:00Il y a longtemps que j’aurais dû voir ce film. Ce fameux film dont on n’a jamais arrêté de me dire du bien, ce film qui est considéré comme un classique, ce film qui, parallèlement au thème qu’il exploite, n’a pas d’âge. Harold et Maude.
J’ai cherché à comprendre pourquoi ce film était resté dans la mémoire des gens, pourquoi il était si spécial sans même se bomber d’artifices et d’effets spéciaux. La réponse saute aux yeux, c’est justement l’authenticité qui fait de ce long métrage de 1971 un charme.
Très brièvement, c’est l’histoire d’un jeune homme qui aime simuler des suicides pour attirer l’attention de sa mère. Or, celle-ci n’y croit plus du tout et elle cherche plutôt à «normaliser» son fils de toutes les façons (l’inciter à se marier, le balancer aux mains de son oncle dans l’armée…) Parlant de suicide, Harold est particulièrement passionné par la mort (avec son toupet, c’est un vrai emo). C’est d’ailleurs à un enterrement qu’il rencontre Maude, une dame de 80 ans, qui deviendra sa très chère amie, et peut-être plus…
À travers ce récit, on découvre des tonnes de belles leçons de vies, et de prime abord, que l’amour, comme tous les sentiments, n’est pas rattaché à l’âge. L’idée est si bien rendue que l’on trouve pratiquement normal, et ce tout au long du film, de voir un jeune homme s’enticher d’une vieille dame. Au fond, il s’agit du paradoxe qui anime l’existence, le choc des générations qui rapproche les gens, le pont être le désir d’apprendre et l’expérience, la vie qui rencontre la mort…
Ce qui est le plus beau dans Harold et Maude, c’est la spontanéité du bonheur exprimé. Ça va me prendre bien du temps avant d’oublier la scène au cours de laquelle Maude balance nonchalamment, dans une étendue d’eau, un cadeau que venait de lui faire Harold. Un présent qu’elle qualifiait de «plus beau cadeau qu’on lui ait fait depuis longtemps». Elle le jette simplement en disant: «Comme ça, je vais toujours savoir où il est».
C’est ce genre de valeur simple et naturelle que le film rend. Chercher l’amour en la mort… et trouver la mort en l’amour!
Par Pierre-Luc Gagnon
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Voici ma critique – publiée sur mon site personnel – de ce film en tous points délicieux.
Il a 20 ans, elle… 80 !
Bien sûr, la plupart d’entre vous connaissez ce célèbre long métrage qui avait beaucoup contribué à la renommée du Cinéma Outremont, au début des années soixante-dix. Original, frais et raffiné, Harold and Maude a su traverser les époques sans avoir perdu une once de son charme initial…
Issu d’un milieu très riche – qui s’intéresse plus aux mondanités qu’à la vie de famille – Harold (Bud Cort) semble condamné à une éternelle adolescence. Pour attirer l’attention, il feint une quinzaine de suicides au point où sa mère (Vivian Pickles) décide un jour qu’il est temps pour lui de s’assagir et de penser à se marier. Elle fait donc défiler devant son fils une série de jeunes filles qu’elle choisit sans se soucier des goûts d’Harold qui utilise de rusés subterfuges pour éloigner à tout jamais la moindre candidate. Désespérée, sa maman ira jusqu’à consulter son beau-frère militaire et un psychiatre pour la soutenir dans son projet de caser son fils adepte de curieux hobbys dont celui d’assister à des funérailles d’inconnus.
C’est justement lors d’une de ces cérémonies dans une église que Maude (Ruth Gordon), une vieille dame excentrique, accostera Harold. Partageant le même goût pour le macabre, ils développent rapidement une amitié qui se transforme peu en peu en un sentiment plus profond. Ensemble, ils feront les quatre cents coups et Maude apprendra à Harold mille et un trucs pour profiter de la vie au maximum, en faisant fi de l’opinion des autres.
Harold and Maude fait partie de ces films qui ne se racontent pas. Même la lecture intégrale du scénario et des dialogues ne suffirait pas à égaler l’immense bonheur de le visionner. Le jeu enthousiaste de Ruth Gordon – gagnante d’un Oscar pour Rosemary’s Baby et décédée en 1985 – et de Bud Cort constitue un des éléments apportant à Harold and Maude sa crédibilité. Vivian Pickles est également excellente dans le rôle de cette mère complètement dépassée par les événements.
Un des moments les plus touchants est sans aucun doute la scène où on voit Harold souffler dans des bulles de savon, au petit matin, Maude étendue à ses côtés. On se rend compte que cet étrange couple dépareillé a fait autre chose que dormir mais le garçon n’en a pas moins gardé son côté enfantin. Très jolie scène !
Disparu en 1988, Hal Ashby avait signé d’autres importantes réalisations (The Last Detail, Coming Home, Being There, etc.) mais aucune n’a réussi à surpasser l’intensité de Harold and Maude. Mentionnons aussi les superbes chansons de Cat Stevens (presque toutes devenues des classiques) qui ponctuent brillamment les tribulations de cet étonnant duo.
Terminons cet exposé par une déclaration pince-sans-rire de l’acteur Bud Cort (Harold) : « On n’est jamais convenablement vêtu si on ne sourit pas… ».