La mémoire olfactive
Par Pierre-Luc Gagnon • 23 mai 2010 à 8:18Il y a des odeurs qui restent en tête. Et non seulement elles nous hantent, mais les images qui les accompagnent aussi. Je pense à cette tourtière fumante, enfournée aux petites heures pour qu’elle cuise toute la journée. Cette tourtière de maman qui chatouille les narines, qui permet de commencer la journée en beauté. Juste de la sentir à nouveau, et je revis tous ces matins d’hiver, en pyjama dans le salon, ayant déjà hâte au souper.
L’alcool à friction, ça sent l’hôpital. J’ouvre un flacon et je me revois hospitalisé pour mes maintes crises d’asthme. Heureusement, tout ça est derrière. Ça fait si longtemps. Lorsque je passe devant un terrain avec le gazon traité, les vapeurs me rappellent inévitablement celles qui émanaient du terrain de notre voisin d’en face quand j’étais petit. Nul besoin de photos, je revois sa maison. Je la respire.
Toutes ces petites choses qui ont effleuré mon nez, elles m’ont égratigné la cervelle. Les images demeurent intactes. La pâte à modeler, ça sent la table de ping-pong. Et pourtant, on m’avait averti de ne pas me servir de cette table pour faire mes bricolages. Le propane, ça sent les laboratoires de chimie de la polyvalente. Ça sent le grand twit qui s’amusait à ouvrir les valves pour empester la classe. Ça sent le professeur en rogne qui ouvrait les fenêtres. Le bacon, ça sent le restaurant de coin de rue, celui qui sert aussi des patates en cubes. Ce restaurant miteux, mais jovial. Cette serveuse fatiguée, mais souriante. Cet ivrogne qui dégrise en lisant le journal. La cigarette, ça sent le passé. Aujourd’hui, plus personne ne fume nulle part. Dommage que le passé ait si mauvaise odeur. Les cheveux de ma blonde, ça sent… euh… ça sent bon.
Ces temps-ci, ça sent le barbecue dans les rues. Et le barbecue, ça sent l’été… La piscine, le chlore, la gomme d’épinette, la forêt, les feux de camp, les guimauves grillées. Pincez-moi, je rêve. Pincez-moi le nez, les souvenirs fusent!
Par Pierre-Luc Gagnon
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La dinde que maman fait cuire toute la nuit et que papa sort du four quand il se lève à 6h du matin. L’odeur quand on entre chez ma tante Diane ou encore ches ma tante Denise. La senteur du gazon frais coupé qui nous rappelle les allergies qu’on aura dans quelques heures. Quand je retourne chez ma maman, je sais ce que ça sent et ça me rapelle que je suis en sécurité là bas. Aujourd’hui, j’ai ouvert la fenêtre pour dire bonjour au soleil. L’air frais me dit que ça sent l’été!
Ou la merveilleuse odeur que mon chat en chaleur répand partout dans mon appartement… Que d’doeurs réconfortantes qui nous rappellent qu’on est bel et bien chez soi…
L’odeur de tourtière de maman! Existe-t-il qqlc qui sent meilleure? Je me le demande. Pour moi, ça sent Noel, la famille. La tourtière ça sent le bonheur!!!! Et ça me donne faim!!!
L’odeur de sapin de Noël, à Noël, et l’odeur de sapin désséché du Jour de l’An…