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Un vendredi le 13 avec le vent dans les voiles pour les artisans de Vingt Mille Lieues sous les mers

Par • 16 novembre 2009 à 12:35

Le défi était grand que celui d’adapter de façon actuelle l’œuvre Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne. Et ce défi, de par son adaptation contemporaine et sa mise en scène ludique, Jean-Guy Legault a su le relever avec tout le savoir faire qu’on lui connaît. Celui de rendre possible l’inconcevable.

L’histoire se déroule en 1866. Le professeur Aronnax et son ami Conseil ont pour mission de trouver un gros monstre marin qui, au dire de la Marine américaine, aurait la force d’anéantir navires et équipages. Aidé de Ned Land, un harponneur canadien de baleine, ils tentent pendant près de six mois de retrouver la bête afin de la détruire. Ils sont sur le point d’abandonner leurs recherches infructueuses lorsqu’ils se retrouvent pris en chasse par cette étrange créature qui, par sa grande force, fait sombrer leur navire. L’équipage trouve refuse sur ce qu’il croît être une épave mais, à leur grande surprise, ils découvrent qu’il s’agit en fait d’un fabuleux sous-marin, le Nautilus. Ceux-ci feront la connaissance du Capitaine Nemo, créateur du vaisseau, ainsi que de son équipage qui ont tous fuit la terre où ils étaient opprimés et prisonniers. Pour le Capitaine Nemo, le Nautilus est le parfait refuge pour fuir la bêtise humaine et recouvrer l’indépendance et la liberté dans les profondeurs de l’océan. Selon Nemo, l’homme est de nature sauvage et use de la science comme une arme de destruction contre la nature. Donc, dans toute la splendeur de sa folie, il ne répondra d’aucun civisme et anéantira tout être humain qui menacera la vulnérabilité des beautés de l’océan.

Le Nautilus n’est appelé à être connu de personne et quiconque le voit et s’en approche est contraint de périr. Le professeur Aronnax, Conseil et Ned furent faits prisonniers du Nautilus et condamnés à ne plus jamais regagner terre. Ned n’entendant pas demeurer captif, il parvient à s’enfuir. Dans le but de le rattraper, le Nautilus remonte à la surface et doit affronter des pirates qui l’attendent et qui veulent s’emparer des trésors du vaisseau. Tout au long du périple, les prisonniers de Nemo ainsi que son équipage devront combattre créatures marines et tempêtes. Ils devront également se battre pour demeurer en vie. Est-ce que le professeur Aronnax arrivera à convaincre le Capitaine Nemo de remonter à la surface et de partager avec l’humanité les secrets du Nautilus ? À vous de le découvrir !

Avant de voir la pièce, je me demandais comment, en tant que spectatrice, j’allais être transportée dans les abysses des fonds marins et comment cet univers allait être transposé au théâtre et je vous assure que rien a été négligé pour permettre aux spectateurs de s’imaginer à bord du Nautilus.

Les effets spéciaux projetés nous permettent de toujours nous situer dans le lieu et dans le temps. La musique vient appuyer et soutenir intelligemment les scènes les plus difficiles à concevoir. Les images de fond de scène sont simples, efficaces et nous transportent d’un océan à l’autre aisément. Puis, la plate-forme conçue pour faire figure de sous-marin est tout simplement ingénieuse.

J’ai par ailleurs pu m’entretenir un bref moment avec Julie Deslauriers et je me suis empressée de féliciter la créativité dont elle a fait preuve dans la conception des décors. Elle m’a confiée que le défi était de concevoir une plate-forme de cette dimension adaptable à la scène. Une plate forme hissée parfois 7 pieds dans les airs. Elle m’a aussi dit que lors des répétitions, les comédiens avaient connu certains petits accidents, qu’elles les trouvaient bien courageux et qu’ils n’avaient eu qu’une semaine pour se familiariser et jouer sur cette plate-forme, avant la première.

Il est vrai que les comédiens ont fait preuve de courage puisque c’est une performance spectaculairement physique qu’ils nous offrent. Ils n’ont aucune chance à l’erreur en suspend sur cette plate-forme. Leur jeu scénique juste, précis tel une chorégraphie, exige d’eux le dépassement sans arrêt de leurs limites. Le seul moment où j’ai un instant décroché est à la scène des pirates que j’ai trouvée un peu trop longue. Mais, compte tenu que la pièce dure plus de 2 heures 30, c’est une goutte d’eau dans l’océan. Cette pièce dont le sujet est encore source de préoccupations et de réflexions universelles saura captiver tous les grands enfants.

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