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Drive Angry : de la série B bien cuisinée

Par • 24 mars 2011 à 15:48

Drive AngryAu même titre que Robert Rodriguez, Quentin Tarantino, Alexandre Aja et plusieurs autres réalisateurs, la compagnie NU IMAGE/MILLENIUM suit une tendance rétro façon années 70 dans ses récentes productions destinées aux salles obscures.

Au Texas, un dénommé John Milton est à la recherche de Jonah King, le gourou d’une secte satanique qui a tué sa fille et kidnappé sa petite-fille encore bébé. Sa route croise celle de Piper, une mignonne serveuse qui ne manque pas de caractère. Lorsqu’elle découvre l’infidélité de son petit ami peu de temps après avoir quitté son emploi, elle accepte de conduire Milton jusqu’en Louisiane dans une vieille voiture sport.

Celui-ci est cependant pourchassé par un mystérieux bonhomme qui se fait appelé le Comptable, et qui est invulnérable tout comme lui. Il se trouve que le Comptable est un émissaire de Satan dont le boulot est de ramener Milton en enfer. Ce dernier s’en est effectivement évadé afin d’empêcher le sacrifice humain de sa petite fille par King et sa secte, lors de la prochaine nuit de pleine lune qui aura lieu dans deux jours.

On retrouve donc dans DRIVE ANGRY les excès de la série B telles que conçues durant la décennie 70, surtout dans les films produits par Roger Corman. Violences, humour, nudité, éclats de gore, poursuites automobiles, éléments fantastiques; tout y est réuni pour un cocktail hybride et détonnant destiné à divertir un tant soit peu les aficionados.

Car il n’y a pas à dire: on est diverti! Si le récit tient sur un mouchoir de poche, les auteurs assument pleinement leurs références au cinéma de genre et se refusent à en atténuer les outrances, comme en témoigne cette scène réjouissante où le héros flingue plusieurs adversaires tout en faisant l’amour à une serveuse dans une chambre d’hôtel.

La mise en scène techniquement au point témoigne de l’expérience comme monteur de Patrick Lussier, même si, préférant s’en tenir aux formules éprouvées, il n’affiche pas une personnalité marquante qui aurait pu propulser son film au rang d’expérience fantasmatique. Le procédé 3D est exploité à bon escient lors des scènes d’action sans trop d’abus, mais ni avec un surcroît d’inventivité.

Il arrive que le rythme endiablé du film s’essouffle parfois à force de ressasser les mêmes épices, sauf qu’on ne sombre jamais dans l’ennui car certains flashs comiques au ton ironique pas piqué des hannetons interviennent au moment opportun pour nous faire rire.

L’interprétation rafraîchissante de Nicolas Cage nous change de ses habituelles performances médiocres dans les productions Bruckheimer, ce qui ne l’empêche pas d’être surclassé par William Fichtner qui compose avec truculence un émissaire de Satan aussi bonasse qu’intraitable. Dans la peau de la sexy Piper, Amber Heard a du chien, comme quoi elle est bien plus qu’une poupée plastique.

Dans le fond, DRIVE ANGRY prouve que les bonnes vieilles recettes du film d’exploitation fonctionnent toujours quand elles sont bien cuisinées. Michael Bay n’y a toujours compris que dalle!

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