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Je voudrais crever… avec bonheur et sérénité

Par • 16 avril 2009 à 8:58

theatre_je_voudrais_pas_crever« Quand on aime quelqu’un, on veut la personne, pas le vide ».  Ces quelques mots résument très bien le propos de la  pièce de théâtre de Marc-Antoine Cyr Je voudrais crever.  Au lieu de se vouloir seulement défaitiste et finale, cette pièce célèbre la vie à travers le personnage de Mateo qui est lui-même sur son lit de mort.  Affligé d’une maladie mortelle, c’est avec nostalgie et bonheur qu’il revit les plus beaux moments de sa vie jusqu’à présent.  Entouré de ses amis qui se relayent à son chevet, on suit en même temps les angoisses de ceux-ci sur la mort ainsi que leurs luttes personnelles pour tenter d’être heureux.

Je voudrais crever est touchant, bien écrit et réussit même à nous arracher quelques larmes.  Le ton est à l’espoir, même si le fond en demeure la mort, la fatalité.  Comme l’explique Cyr, sa pièce, qui aurait dû au départ s’appeler Je voudrais pas crever, mais qui a changé de titre à cause des droits d’auteurs et de la mainmise de la succession de Borin Vian, se veut un constant d’acceptation face à la mort.  « J’en ai eu assez, c’est la totale, je pourrais mourir là ! ».

Et tout au long de la pièce, on voit le jeune Mateo (Hubert Lemire) souriant, nostalgique et en paix avec l’idée de passer de l’autre côté.  Il réconforte même ses amis qui viennent lui décharger leurs petits problèmes personnels, leurs petites crises existentielles.  Ces personnages sont Luce (Monia Chokri) et son copain Sylvain (François Bernier) qui tentent de se convaincre qu’ils ont trouvé le bonheur en s’ayant acheté une belle petite maison avec piscine à l’arrière.  Il y a aussi Solange la voyageuse (Véronique Pascal) qui semble parfois un peu mêlée dans ses priorités et ses ambitions ainsi que Paul (Christian Baril) qui vit une rupture amoureuse.

Le rythme de la pièce est bon, les scènes s’enchaînent de façon très fluide et imagée, passant ainsi du présent aux souvenirs de Mateo.  Les concepteurs de la pièce ont aussi décidé d’y inclure plusieurs interludes musicaux où les comédiens y vont de quelques vocalises sur des airs d’Yves Montand et Cyndi Lauper, pour ne nommer que ceux-là.

Gracias a la vida que me ha dado tanto. Merci à la vie qui m’a tant donné, clame Mateo haut et fort tout au long de la pièce.  Une œuvre sensible, touchante, vraie et qui donne un tout autre regard face à la mort.  À voir.

Je voudrais crever
Texte : Marc-Antoine Cyr
Mise en scène :  Reynald Robinson
Avec Hubert Lemire, Monia Chokri. François Bernier, Véronique Pascal, Christian Baril, Charles Dauphinais, Francesca Barcenas et Sabrina Bisson
Au théâtre Aux Écuries
Du 14 avril au 2 mai 2009

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