Thor : le Dieu du Tonnerre a fière allure
Par Mathieu Lemée • 24 juillet 2011 à 10:59Après l’échec commercial de sa version du monstre de Frankenstein sortie en 1994 et de Hamlet en 1996 malgré des critiques élogieuses et de nombreux prix, le comédien et metteur en scène Kenneth Branagh a dû patienter plusieurs années avant de se voir offrir à nouveau la chance de réaliser un film à gros budget à Hollywood.
Aux prises avec ses deux collègues dans une étrange tempête magnétique dont elle en étudie le phénomène, une jeune astrophysicienne et cosmologue, Jane Foster, réalise que celle-ci a amené sur Terre un mystérieux colosse blond au langage particulier. Bien qu’elle et ses collègues se refusent à le croire, il s’agit de Thor, dieu nordique du Tonnerre, vivant dans l’univers d’Asgard qui a été privé de ses pouvoirs et exilé sur Terre par son père, le roi Odin, pour arrogance et pour avoir rompu la trêve avec la nation ennemie de Jotunheim où vivent les Géants de Glace.
Depuis son arrivée sur la planète, Thor n’a de cesse de récupérer Mjolnir, son marteau enchanté source de ses pouvoirs et détenu par l’organisation secrète S.H.I.E.L.D, qui s’est également emparé de tout le matériel scientifique de Jane et de ses collègues. Cependant sur Asgard, le demi-frère de Thor, Loki, usurpe le trône d’Asgard qui lui revenait de droit, et forge une alliance secrète avec les Géants de Glace du Jotunheim. Malgré l’aide de ses camarades venus lui prêter main forte, Thor va devoir apprendre l’humilité et le sens du sacrifice afin de récupérer Mjolnir et contrer la menace de Loki.
Avec cette adaptation d’un comic-book de l’écurie MARVEL basé sur des légendes de la mythologie nordique, Branagh pouvait compter sur l’analogie thématique du récit avec les oeuvres de Shakespeare, oeuvres qu’il connait bien pour les avoir adapté autant sur les écrans lumineux qu’au théâtre.
Les scènes se déroulant sur Asgard illustrent avec une certaine solidité et grâce à de beaux trucages, les motifs shakespeariens qu’affectionnent Branagh, en particulier les enjeux dramatiques entourant un conflit familial au sein d’une royauté et les exploits guerriers qui les alimentent.
Ces ressorts dramatiques donnent une certaine substance aux personnages et permettent quelques moments d’action spectaculaires, portés par la musique entrainante de Patrick Doyle, où le marteau de Thor fait pas mal de dégâts en dépit d’une utilisation du 3D peu justifiable.
Mais en contrepoint, les séquences terrestres ne témoignent pas autant du même souçi sur le plan de l’écriture, si bien que le rythme du film en souffre quelque peu et que les personnages humains ne sont guère aussi intéressants que les Dieux Nordiques.
La mise en scène parvient quand même à bien distiller ces segments plus faibles grâce à un humour de bon ton, surtout dans les moments où Thor qui a plutôt fière allure, est véritablement égaré dans notre univers moderne et matérialiste.
Essentiellement, THOR fait le boulot question divertissement et se situe à peu près au même niveau de qualité globale que IRON MAN, surtout que les connaisseurs y constateront une certaine fidélité avec le comic book originel dans la transposition. Kenneth Branagh a donc réussi le test de passage dans la confection d’un bon produit commercial hollywoodien sans trop sacrifier de sa personnalité.
Soutenus par une distribution expérimentée, Chris Hemsworth se montre à la fois drôle, honorable, prétentieux et digne dans le rôle du Dieu du Tonnerre. Comme de son côté Tom Hiddleston compose un Loki plus nuancé qu’il n’y parait, l’opposition entre les demis-frères ennemis ne se révèle pas aussi manichéen qu’à l’accoutumé, ce qui s’avère un plus dans ce genre de film.
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