Au tout début du 20e siècle (date où se déroule There Will Be Blood), le pétrole était considéré comme une pure merveille. Un siècle plus tard, on se rend amèrement compte – probablement trop tard – que l’avenir de la planète est sérieusement compromis par les émanations de cette substance maudite…

Prospecteur avide de dollars, Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis) en a assez d’extraire de son terrain une trop maigre quantité de pétrole. Accompagné de son fils de dix ans H.W. (Dillon Freasier), il part à la recherche d’un emplacement susceptible d’assurer leur avenir. Déterminé presque jusqu’à la folie, Plainview atteindra son objectif, non sans avoir dû sacrifier sa qualité de vie. H.W. deviendra quant à lui l’innocente victime de l’obsession de son père. Sur leur route, ils croiseront certains êtres méprisables dont Eli Sunday (Paul Dano, vu dans Little Miss Sunshine), jeune évangéliste illuminé et particulièrement dangereux.

Deux Oscars avaient été décernés à There Will Be Blood (Meilleur acteur – Daniel Day Lewis – et Meilleure photographie – Robert Elswit) et avec raison. Portrait sans concessions d’une époque qui a vu naître une nouvelle race d’opportunistes, ce long métrage déguisé en western comporte un récit dense qui ne s’essouffle à aucun moment malgré une durée de près de trois heures. Les dialogues d’une redoutable justesse et la photographie magnifique ne sont que deux des nombreux éléments rendant cette production tout simplement incontournable.

Daniel Day-Lewis (My Left Foot, Gangs of New York) se fait rare avec moins de vingt longs métrages en carrière. Cet acteur a un flair peu commun pour choisir ses rôles; il n’a d’ailleurs pas à rougir d’avoir ajouté There Will Be Blood à son impressionnante filmographie. 9/10

Cet article a été publié en collaboration avec http://www.calendrierculturel.com.