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The Ladykillers : un délice d’humour noir (1955)

Par • 28 septembre 2007 à 0:00

Véritable spécimen de l’humour britannique, The Ladykillers est un classique à l’état pur. Cette astucieuse comédie a conservé une telle jeunesse qu’on n’arrive pas à croire que cinq décennies se soient écoulées depuis sa sortie en salles. Également auteur des scénarios de Guess Who’s Coming to Dinner et The Russians Are Coming the Russians Are Coming, William Rose (décédé en 1987) aurait déclaré que l’action de The Ladykillers lui avait été entièrement dictée par un rêve…

 

Dans un modeste quartier londonien, Madame Louisa Wilberforce (Katie Johnson) habite une maisonnette devenue – malgré ses trois perroquets – trop grande depuis le décès de son mari. Pour tromper son ennui, cette colorée septuagénaire fréquente assidûment le poste de police voisin où elle raconte des histoires abracadabrantes. Désirant à tout prix partager son domicile, elle place une petite annonce offrant deux chambres à louer. Un certain Professeur Marcus (Alec Guinness) sonne un jour chez la vieille dame pour visiter l’endroit. Il accepte d’y résider mais il y a un hic : il désirerait occuper les locaux comme salle de répétition avec quatre amis musiciens. Madame Wilberforce ne peut contenir sa joie : elle adore la musique ! Les collègues de Marcus sont présentés à la propriétaire puis emménagent avec leurs instruments. La vieille voulant les mettre à l’aise, elle ne cesse de les déranger en leur offrant du thé, des biscuits, etc. Elle ne se doute pas que ces soi-disant artistes (dépourvus du moindre talent musical) sont des filous qui l’utiliseront, elle et sa maison, pour orchestrer un coup fumant : le hold-up d’un camion blindé.

 

Pour ces bandits pas très futés, le séjour dans l’impeccable résidence sera ponctué d’incidents cocasses : l’administration d’un médicament à un des perroquets, une réception avec de vieilles amies de la propriétaire elles aussi passionnées de musique, etc. Ces à-côtés perturbent énormément les opérations du quintette. Ne voyant chez leur hôtesse rien de plus qu’une vieille folle, ils négligent certains éléments de leur vol. Cachant sous sa candeur une redoutable intelligence, Madame Wilberforce découvrira le pot aux roses. Outrés, les vauriens tireront à la courte paille pour déterminer lequel d’entre eux éliminera la trop curieuse dame qui a eu la mauvaise idée de se livrer à la police comme complice dans cette affaire. Qui s’en sortira, croyez-vous ?!

 

En plus d’un rythme à l’emporte-pièce, The Ladykillers bénéficie d’une histoire incroyablement marrante. Le jeu des acteurs est exceptionnel; ce fut d’ailleurs un des tout premiers rôles de Peter Sellers dont on détecte déjà tout le potentiel comique. Avec sa dégoûtante dentition, Alec Guinness insuffle à l’inquiétant Professeur Marcus une irrésistible drôlerie. Ce long métrage fut sans contredit le meilleur de l’extraordinaire Katie Johnson, décédée deux ans plus tard après avoir tourné seulement un autre film.

 

Avis aux intéressés : le récent remake de The Ladykillers par les frères Coen n’est pas trop mal foutu mais il ne détrône absolument pas l’original.

 

Cet article est publié en collaboration spéciale avec http://www.calendrierculturel.com/

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