The Black Keys – Brothers (2010)
Par Jonathan Habel • 31 octobre 2010 à 20:58Les comparaisons avec les White Stripes sont nombreuses : « roots rock » minimaliste bien crasseux, duo guitare / batterie sans fioritures, son lo-fi, morceaux à la production tenue au strict minimum, pour plus de rugosité. Le tandem d’Akron en Ohio s’est taillé une place enviable dans l’univers des puristes et « revivalistes » du son rock des années 60 et 70, mais aussi en tant que réel succès commercial (plusieurs apparitions entre autres dans le monde de la publicité ou de la piste sonore de jeux vidéos). Et après un très léger passage à vide sur Magic Potion (2006) et Attack & Release (2008), la paire revient avec un solide effort sur Brothers.
Pour l’initié, outre le retour rafraîchissant à l’inspiration du duo, on remarque d’abord que la galette est plus fignolée, si j’ose dire ; sur la majorité des 15 pièces, on retrouve une seconde piste de guitare (notamment pour les solos), quelques effets phaser et des rythmes plus complexes que sur les albums précédents, qui relevaient plus du blues rock style 1968 (surtout sur l’excellent et jusqu’ici insurpassé Rubber Factory). Sur Brothers, on est plutôt circa 1974, du rock court et punché, mais avec des teintes de soul (Everlasting Light, qui ouvre l’album), de psychédélique (Tighten Up, premier single, qui d’ailleurs donne ces temps-ci un peu de classe à une autrement pathétique pub de Molson M) ou de folk (la fermeture avec These Days), quand ce n’est pas franchement du rock d’aréna (Howlin’ For You, qui rappelle la pièce que Gary Glitter a légué aux fans de hockey, Rock n’ Roll part 2).
Sinon, pour le néophyte, ce CD n’est peut-être pas celui par lequel on doit aborder le groupe (encore ici, je référerais plutôt à l’imparable Rubber Factory), mais on peut y faire de belles découvertes tout à fait accessibles (le futur single Next Girl, possiblement le meilleur morceau du disque, ou encore She’s Long Gone, Sinister Kid ou encore la reprise Never Gonna Give You Up ; désolé, il ne s’agit pas de l’hilarant tube de Rick Astley, mais plutôt d’un succès obscur des années 60). Un disque qui est davantage destiné à une écoute distraite qu’à une analyse intensive, mais qui fait sacrément le boulot dans presque toutes les circonstances.
J’ai particulièrement aimé :
- Next Girl
- Tighten Up
- Unknown Brother
*** ½
Par Jonathan Habel
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