Il s’agit de petites histoires, tantôt décousues, tantôt naïves, mais toujours empreintes d’une réalité désarmante. Qu’est-ce que Résine de synthèse ?, répondrais-je si j’étais à l’émission Jeopardy… Mais comme je n’y suis pas, je me contenterai de faire l’éloge de ce bon p’tit livre dans lequel l’homogénéité ne peut être ressentie que dans l’appréciation générale.

Ce petit bouquin de 96 pages contient une dizaine de petites bandes dessinées qui se distinguent parfaitement les unes des autres, par leur style différent, tant sur le plan de l’image que sur celui du scénario. Jimmy Beaulieu s’est fait un malin plaisir (j’imagine!) en publiant ce livre en 2002. La fiche du livre sur le site de Mécanique Générale en dit long sur les intentions de l’auteur : « il offre ici un échantillon de tout ce qu’il a envie de faire avec la bande dessinée : du polar nonchalant et délirant au récit intimiste (fictif, légèrement transposé ou carrément autobiographique) ».

C’est justement ce volet autobiographique qui confère à la plupart des livres de Beaulieu un ton de réalisme touchant, qui attire la sympathie ou la reconnaissance personnelle. Impossible de ne pas trouver son compte avec « Dérapage Contrôlé », une histoire au cours de laquelle l’amoureux déçu retrouve ses illusions en dansant tout seul dans son salon. À l’autre extrême, la BD « Poitou-Charentes » rejoint probablement moins le lecteur, mais elle ne manque pas d’intérêt pour autant. C’est un peu comme regarder l’album photo d’un ami qui revient de voyage : c’est ben l’fun, mais nous autres on n’est pas allé!

Chaque histoire de Résine de synthèse est entrecoupée par de très jolies planches de dessins qui nous permettent d’apprécier les traits de Beaulieu en plus grand format. Le style est épuré, mais on n’y trouve l’essentiel.

Du beau travail…