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Radiohead – In Rainbows (2007)

Par • 26 janvier 2008 à 17:41

Le groupe britannique Radiohead a longtemps été un success story commercial, presque une vache à lait pour la compagnie EMI ; après un premier album qui avait surpris, mais que le groupe a depuis fort longtemps renié (Pablo Honey, 1993) et les deux suivants qui figurent parmi les tout meilleurs des années 90 (The Bends, 1995 et OK Computer, 1997), le quintet a commencé à aller très loin en territoire inconnu, perdant plusieurs fans un peu mous au fil du temps, mais se forgeant une réputation des plus enviables, c’est-à-dire celle d’un groupe qui ne rate jamais son coup. In Rainbows, septième opus du groupe, poursuit magnifiquement dans la même honorable lignée.

 

Commençons par un cliché : cet album n’est pas nécessairement facile d’écoute à prime abord. In Rainbows ne fera pas lever votre party, et vous aurez besoin de quatre ou cinq écoutes pour bien vous familiariser et commencer à apprécier pleinement le contenu. Ceci étant dit, on parle donc d’un album à part (comme presque tous les albums de Radiohead). On y retrouve un peu de tout ce qui a composé les disques du groupe jusqu’à maintenant, sans y ressentir ce qui aurait pu être un déjà-vu désagréable. Des pièces puissantes (Bodysnatchers), intenses et rythmées (Jigsaw Falling Into Place, l’ouverture 15 Step, Weird Fishes / Arpeggi), parfois atmosphériques et éthérées (Nude, Faust Arp, All I Need).

 

Les guitares reprennent peu à peu la place qui lui est due dans la musique de Radiohead depuis les deux derniers albums ; combinées à la voix unique et toujours hypnotisante de Thom Yorke, rythmées par la batterie cyclique de Phil Selway, soutenues par une ligne de basse irréprochable, parfois enrichie d’electronica, elles forment un ensemble à elles seules, qui se mettent en branle parfois subtilement, parfois brusquement, jamais agressives mais juste assez accrochantes. La symphonie qui s’en dégage, moins froide que sur Kid A (2000), est aussi moins déroutante que Hail To The Thief (2003), album qui partait dans toutes les directions. On sent bien la ligne directrice dans In Rainbows, et d’une certaine façon, il en résulte un disque plus facile d’approche, plus accessible, tout en étant étonnamment original.

 

Décidément, si le temps semble être capable de ralentir l’esprit créatif des membres de Radiohead (premier album en quatre ans, second en six ans), il n’a manifestement aucune emprise sur la qualité de la production en question. In Rainbows, l’album le plus solide du groupe depuis Kid A, sinon même OK Computer, est dans la veine des grands albums de l’Histoire de la musique, ceux qui captivent et capturent l’auditeur imprudent mais consentant. Seul l’avenir nous dira s’il s’agit d’un nouveau classique qui survivra au test ultime, le passage du temps. Disons que le tout commence très bien.

 

J’ai particulièrement apprécié :

– Weird Fishes / Arpeggi

– Jigsaw Falling Into Place

– 15 Step

 

Note : ****1/2

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