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Piranha 3-D : comédie d’horreur mordante et sanglante

Par • 30 octobre 2010 à 20:49

Grand fan avoué des films d’horreur cultes des années 70, le réalisateur français Alexandre Aja, déjà auteur d’un bon remake d’un film de cette période avec THE HILLS HAVE EYES, remet le couvert en adaptant à sa manière le PIRANHA de Joe Dante, conçu en 1978 et produit à l’époque par le célèbre producteur de séries B et Z Roger Corman, qui voulait profiter du succès remporté par JAWS.

Au Colorado près du lac Victoria, de nombreux jeunes étudiants en congé scolaire fêtent le « Spring Break », avec moult bières, danses et baignades. Mais plus au large du lac, un séisme sous-marin vient de libérer des milliers de piranhas préhistoriques. Lorsque les sismologues, venus sur les lieux pour explorer le lac, en sont les victimes, la shérif du comté, Julie Forester, veut déclencher l’état d’urgence et faire évacuer les rives du lac, mais les jeunes étudiants refusent d’obtempérer en restant dans l’eau.

Les féroces piranhas ne mettent pas beaucoup de temps pour se joindre à la fête, et causer un véritable carnage sanglant. Alors qu’avec ses adjoints, Julie fait ce qu’elle peut pour sauver le plus de gens possible, elle reçoit un appel de détresse de Jake, son fils aîné. Celui-ci, de même que son jeune frère, sa jeune soeur et une amie, sont à bord du yacht d’un producteur et réalisateur de films pornographiques, qui s’est coincé dans les récifs au large du lac. Julie se dépêche donc d’aller les secourir, alors que la horde de poissons carnassiers se fait de plus en plus menaçante autour du yacht.

Si Aja n’a pas renoncé à son goût pour le gore sanguinolent qui a fait sa marque, il a conservé le ton léger et parodique de l’oeuvre original, de même que les clins d’oeil au genre qu’est le film de tueurs aquatiques, bien que son scénario soit complètement différent.

C’est sans doute pourquoi sa mise en scène, quand même non dépourvu de flashs visuellement intéressants, délaisse la tension, au demeurant convenue puisque le spectateur connaît d’avance la nature de la menace sous-marine de l’intrigue, au profit d’un humour sadique dans les moments censément les plus horrifiants.

Visiblement, les auteurs ont voulu se moquer avec méchanceté des jeunes américains fanas du « SPRING BREAK », (que l’on peut voir d’ailleurs débiter des âneries à ce sujet sur la chaîne MTV) car leurs comportements débiles, leur insouciance pour leur environnement (ils jettent leurs bouteilles de bière et autres détritus au fond du lac) et leur égoïsme, surtout en situation de panique, sautent aux yeux du spectateur d’emblée.

Pas surprenant donc de les voir jetés en pâture aux piranhas, à un point tel où les concepteurs de prothèses et d’effets spéciaux en 3-D ont dû s’amuser en diable à concevoir tout cet étalage de boucheries et de colorants rouges lors de la séquence du massacre.

Et comme si l’hémoglobine ne suffisait pas, Aja va jusqu’au bout de son approche outrancière, en insistant autant sur la nudité féminine que sur le gore, de quoi appâter davantage encore les dents voraces de ses prédateurs aquatiques.

Le personnage du réalisateur de films pornos, incarné de façon clownesque et caricaturale par Jerry O’Connell, n’est cependant pas épargné outre mesure, comme en témoigne cette scène où, après avoir été attaqué par les piranhas, il s’exclame: « Ils m’ont bouffé le (censuré)!!! J’ai plus de (censuré)!!! », tandis que dans l’eau, on peut voir en 3-D deux piranhas

se disputer l’organe masculin en question, jusqu’à ce que le vainqueur le régurgite à l’écran.

Bref, si vous êtes en mode hilarant dans votre recherche de cinéma bis, ce film est fait pour vous, mais pour les amateurs de suspense terrifiant, c’est évidemment à déconseiller. Les acteurs jouent le jeu avec la dose voulue pour ne pas faire sombre le film dans la pantalonnade.

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