Outpost : La résurrection d’un sous-genre
Par Mathieu Lemée • 22 novembre 2011 à 9:53Sous-genre décédé tout aussi rapidement qu’il est venu au monde il y a de cela 40 ans, le film de zombis nazis ressuscite de façon inattendue avec ce surprenant OUTPOST sorti discrètement en 2008 sur les écrans de Grande-Bretagne et en DVD chez nous. Une petite perle à découvrir dans votre lecteur.
Un homme d’affaire également scientifique, Hunt, engage un groupe d’anciens militaires pour assurer sa protection dans la recherche d’un vieux bunker militaire situé dans une forêt d’Europe de l’Est, près de la frontière du Kosovo. Cette mission en apparence facile prend une tournure inattendue lorsqu’une fois arrivés au bunker, Hunt et les mercenaires découvrent qu’il fût le théâtre d’horribles expériences menées par les Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ces expériences n’ont laissés sur place que plusieurs cadavres et un seul survivant, soit un ancien brigadier SS.
À la nuit tombée, les soldats assurant la garde sont attaqués par ce qui semble être des ennemis invisibles ou spectraux errant dans une clairière à proximité qui est étrangement illuminée. Le chef des mercenaires qui est un ancien de la Royal Marine Britannique, D.C., découvre que le véritable but de Hunt est de récupérer pour le compte d’une grosse corporation un énorme générateur dans le bunker, source de puissance des savants allemands dans leurs recherches en matière de réalité mouvante et de réanimation afin de créer des soldats invincibles et immortels. Les mercenaires et Hunt tentent donc d’évacuer ce fortin maudit, mais ils devront quand même affronter une armée surnaturelle de zombis SS fantomatiques, meurtriers, et invulnérables face à toute forme d’armement conventionnel.
Le réalisateur Steve Barker a soutiré le maximum d’un budget dérisoire en concentrant l’essentiel de l’action dans le bunker et les bois environnants filmés en Écosse. Des éclairages clairs-obscurs savamment disposés, et des trucages modestes mais efficaces, contribuent à rendre crédible la menace de cette armée de spectres nazis morts-vivants que rien semble ne pouvoir arrêter, en plus de créer une ambiance cauchemardesque à souhait pour alimenter davantage la tension.
L’intrigue va d’ailleurs droit au but et ne s’embarrasse pas de complications arbitraires, et si la conclusion ne laisse planer aucune doute dans les esprits aussitôt que l’on connait les pouvoirs surnaturels des soldats SS et qu’on les voit à l’oeuvre, elle s’avère au moins logique.
Les auteurs ont pris visiblement leur sujet au sérieux et on ne décèle pas de moment d’humour involontaire dans le dialogue, ce qui a de quoi surprendre encore plus pour un film de cette catégorie. On notera également le parallèle établi entre les efforts des Nazis de bâtir une armée de super soldats invincibles pendant la dernière Grande Guerre, et cette mystérieuse corporation qui délègue un savant et homme d’affaires pour s’emparer de leurs secrets.
OUTPOST s’avère donc une heureuse curiosité par sa solidité technique relative et l’assurance de son metteur en scène dans la conduite de son récit, et on pardonne aisément les quelques lacunes qui témoignent de son manque d’expérience.
Encouragés par ce succès d’estime aussi bien critique que financier, les producteurs ont mis en chantier une suite intitulée OUTPOST 2: BLACK SUN toujours réalisé par Steve Barker, et dont la sortie serait prévue aux alentours de 2012.
Par Mathieu Lemée
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Ce film à l’air génial ! Je suis trop pressé qu’il sorte !