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Midnight Express : suffocant et magnifique (1978)

Par • 7 mars 2008 à 0:00

Basée sur l’histoire vraie qui avait valu à Billy Hayes un emprisonnement à vie – duquel il réussit finalement à s’échapper – l’action de Midnight Express se situe en Turquie. Écervelé comme seuls les jeunes Américains savent l’être, Billy (Brad Davis) croit pouvoir impunément rapporter chez lui une petite quantité de haschich en la camouflant sous ses vêtements. Fouillé à l’aéroport d’Istanbul, il sera jugé puis incarcéré pour quelques années jusqu’à ce que son cas soit révisé pour prêcher l’exemple. Sa peine sera alors allongée à trente ans et, à part un projet d’évasion, Hayes envisage l’avenir avec anxiété. Soutenu par ses compagnons de cellule, Max (John Hurt) et Jimmy (Randy Quaid), Billy échafaude un plan pour fuir cette prison où la torture est une pratique courante. Le trio devra composer avec l’horrible Rifki, un détenu italien qui amasse une petite fortune en informant les gardiens de la moindre anomalie se déroulant derrière les barreaux.


Quoique les séjours en prisons aient souvent fait l’objet de longs métrages, bien peu ont réussi à égaler l’ambiance étouffante qui se retrouve dans Midnight Express. La photographie, sombre et sale, concourt à accentuer notre malaise, tout autant que les décors, crasseux à souhait. La minutie de la reconstitution est telle qu’on se croit vraiment au cœur d’Istanbul (bien que le tournage se soit plutôt déroulé sur l’Île de Malte). Avec des prises de vue fort habiles, la pauvreté de la population et les innombrables marchés publics sont parfaitement illustrés.

 

Le casting est d’une rare excellence. Tout en intériorité, John Hurt est prodigieux et Randy Quaid, le rebelle de service, nous touche. Mais c’est évidemment Brad Davis qui emporte le morceau. Décédé des suites du sida en 1991, ce comédien exceptionnel avait trouvé là le rôle de sa vie.


Soulignons que cette production avait été retenue dans six catégories aux Oscars pour finalement en rafler deux des plus importantes : le meilleur scénario (signé Oliver Stone, alors débutant) et la meilleure trame sonore (composée par Giorgio Moroder, le roi du disco de l’époque).


Quand on songe que le réalisateur Alan Parker en était seulement à son deuxième effort dans le métier, on n’est guère surpris qu’il ait commis par la suite des titres aussi importants que Birdy, Mississippi Burning et Evita.


Quoique mon palmarès personnel des meilleurs films de tous les temps varie selon mon humeur, certains titres y sont gravés à jamais. Midnight Express en fait partie. Chaque nouveau visionnement de cette réalisation d’Alan Parker me dévaste. On a maintes fois accusé Midnight Express de racisme, d’apologie de la violence, etc. Quant au bureau de tourisme de la Turquie, il n’a évidemment jamais pensé à embaucher Alan Parker pour y attirer les étrangers. L’image générée par Midnight Express n’est effectivement pas des plus accueillantes !

 

Cet article est publié en collaboration spéciale avec http://www.calendrierculturel.com/

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