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Metallica – Death Magnetic (2008)

Par • 7 novembre 2010 à 10:03

Metallica - Death Magnetic

Il s’en est beaucoup dit sur Metallica depuis ses débuts à Los Angeles en 1981 ; frappé par la mort de son premier bassiste, abandonné par son successeur, le groupe a été délaissé par ses fans de première heure avant de sombrer tout entier dans l’alcoolisme et les crises de diva (lire : combat perdu d’avance contre Napster). Voilà pourquoi Death Magnetic donne à Metallica des airs de réelle résurrection. Un véritable retour aux sources, mais est-ce trop peu, et surtout trop tard ? Tout dépend pour qui…

Après la période « commerciale » des années 90 (amorcé avec leur album éponyme, et poursuivi avec le dyptique Load & Reload), et surtout après le merdique St. Anger, le quatuor le plus controversé du monde du métal se devait de remporter ce quitte ou double. Et c’est en misant sur une écriture plus complexe, plus audacieuse qu’il a raflé la mise ; Death Magnetic s’ouvre sur une pièce rapide de plus de sept minutes, comme dans le « bon vieux temps » (This Was Just Your Life), avant de continuer l’escalade des décibels à coups de riffs tranchants comme des rasoirs (Broken, Beat & Scarred, My Apocalypse), à défaut de paroles édifiantes, ou même banalement cohérentes de la part du piètre écrivain – et leader – de la formation, James Hetfield. Par exemple les mauvais jeux de mots comme « the son shine never comes » (The Day That Never Comes) ou « all nightmare long », de la pièce du même nom, quand on ne dénote pas carrément de non-sens du type « I’ve already died, you’re just the funeral I’ve been waiting for » (Cyanide). Pas exactement du Shakespeare, ici. De toute façon, c’était prévisible, les qualités du CD se trouvent ailleurs : on sent le réel plaisir que les quatre comparses prennent à reprendre par la force leur place de princes du métal.

Death Magnetic, c’est la galette qui aurait dû succéder au black album de 1991 ; en fait, il s’agit d’une synthèse de celui-ci, de …And Justice For All, mais aussi de Load. La puissance, la violence, la structure des morceaux rappelle définitivement Justice, mais les mélodies grognardes d’Hetfield sont plutôt loadesques. Certains passages plus doux, ainsi que les solos du pauvre Kirk Hammett (à qui le duo Hetfield-Ulrich avait dictatorialement interdit la démonstration des prouesses) rappellent quant à eux l’album au serpent noir. Au total, on nous présente quelque chose comme un gros compromis, une sorte de longue excuse de 74 minutes à saveur de coups de poing dans face. Pas que les vingt dernières années soient à renier, mais disons que Metallica s’est enfin décidé à sortir cet album, cet espèce de diamant brut qu’ils ont toujours eu en eux, mais ont été trop aveuglés par leur côté « diva artistique » pour l’enregistrer. Au final, ce sera trop peu trop tard pour ceux qui se prétendent « fans purs et durs de la première heure », mais tout à fait acceptable, voire franchement délicieux pour ceux comme moi qui pardonnent et oublient à répétition, dans le seul but de ne pas bouder déraisonnablement leur propre plaisir coupable.

J’ai particulièrement aimé :

  • My Apocalypse
  • This Was Just Your Life
  • Broken, Beat & Scarred

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