Luc Giard – Les nouvelles aventures de Ticoune ze Whiz Tornado : Donut Death
Par Pierre-Luc Gagnon • 24 janvier 2007 à 10:27Je suis un peu dérouté. Je viens de découvrir cet étrange de superhéros qu’est Ticoune. Ou alors devrais-je dire ce tordu de bédéiste qu’est Luc Giard. Dans un cas comme dans l’autre, je me suis retrouvé devant un album décousu qui me conviait à une aventure pas plus cousue. Mais pourquoi les Dunkin Donut disparaissent-ils tous ? Voilà l’essence de cette BD, sur une trame absurde où les pitounes et les fusées font partie du décor.
Quand on fait référence à Luc Giard (qui roule quand même sa bosse depuis les années 80), on parle souvent d’impudeur. Le bonhomme se livre à travers ses livres (reformulez dans votre tête). Les nombreuses femmes qui font partie de la vie de Ticoune sont fort probablement un clin d’oeil aux femmes qui font partie de la vie de l’auteur. Quelle vie il doit avoir! On décrit ses traits de plume comme étant à la croisée de la calligraphie orientale, de l’art abstrait et des « cartoons » américains. Personnellement, j’y perçois davantage le chaos du graffiteur rebelle ou le défoulement du barbouilleur refoulé. On dirait que ses albums ont été dessinés avec un gros feutre noir tenu à poing fermé.
Mais revenons à nos moutons… et à notre Ticoune. Pour résumer l’histoire, je dirais qu’il n’y a pas d’histoire. Le spontané personnage se balade au gré de ses humeurs à travers les cases d’une épopée peu singulière. Rien n’est structuré. Si bien qu’à la fin, on décide soudainement de subdiviser les dernières pages en chapitres, comme pour démontrer un semblant d’organisation à la presse. Assez drôle.
En se prêtant au jeu et en acceptant une part de folie sauvage, l’expérience de Donut Death peut être intéressante. Pour ceux qui préfèrent la scénarisation propre, les coups de crayons plus posés et les aventures qui se déroulent sur une seule planète, lisez plutôt Tintin… que Giard se plaisait d’ailleurs à parodier à une certaine époque.
Par Pierre-Luc Gagnon
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Le problème avec Giard c’est que y’en a pas de problèmes. On voudrait bien chialer et trouver ce qui cloche, mais on ferme ses albums sans rien dire et on se couche content. Perso, je le trouve fort de nous torturer comme ça!