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Le pont entre les générations

Par • 21 décembre 2006 à 21:56

On a tous eu des cours de philosophie au CÉGEP et nous nous sommes presque tous demandé à quoi ça pourrait bien nous servir dans notre vie future n’est-ce pas? Dans un moment où j’avais épuisé tous les nouveaux livres de ma bibliothèque, j’ai cherché lequel de mes vieux livres j’aurais bien envie de relire. J’ai retrouvé « Le pont entre les générations » aux éditions Les intouchables, livre qu’un professeur de philosophie nous avait fait acheter pour un travail de fin de session. Ce livre est le fruit d’un groupe de réflexion de gens de toutes les générations ainsi que de différentes sensibilités sociales et politiques. Ayant évolué du CÉGEP au monde du travail, ces écarts intergénérationnels sont mon lot quotidien et ce livre m’a éclairé sur les motifs et les agissements de mes aînés.
 
Ce bijou de lecture nous défini d’abord les différentes générations (baby boomers, X, Y) ainsi que leurs positions dans la société actuelle. On nous explique aussi la perception qu’a chacune des générations envers les autres. Après la première partie du livre, on comprend mieux les écarts qui composent les carrières et les emplois actuels des différentes catégories d’âge.
 
Dans la deuxième partie, la réflexion du groupe met en évidence que l’état gouvernemental actuel ne se soucie que de régler les problèmes du présent et non pas ceux qui découleront dans le futur qui attend la prochaine génération. Cette situation entraîne la frustration, la déception ainsi que la passivité de la jeunesse d’aujourd’hui qui a l’impression de ne jamais pouvoir faire partie du « monde adulte ». Cette vérité est abasourdissante car je réalise que même à 26 ans, on me considère encore comme la jeunesse de notre société alors que mes parents à mon âge, faisaient partie de la classe adulte !
 
S’appuyant sur des faits, des études et des statistiques, la troisième partie nous parle des mises à la retraite anticipées et ce que ça implique pour la transmission des connaissances. De plus, on nous démontre que le gouvernement ne fait pas autant d’économies que prévu dans ces programmes de retraite. Les gens dits « âgés » représentent ceux qui ont du bagage à transférer aux autres générations mais dont on semble écarter de la société à tout prix! Est-ce que les jeunes sont aussi un handicap pour la société? Si nous n’avons pas notre secondaire 5, on ne se fait pas engager. Combien de vos parents ont terminé leur secondaire 5 ? Et ce sont ces mêmes adultes qui ne veulent pas de ceux qui n’ont pas d’études… Beau paradoxe, n’est-ce pas?
 
Qui sont ceux qui modifient et ratifient le système d’éducation afin qu’il soit le moins adaptable possible? Qui encourage nos jeunes à continuer l’école en essayant de les former tous sur le même modèle comme à l’armée? Où sont les valeurs familiales, où est le respect? Je relis toutes mes questions et je pointe toujours la même génération du doigt. La quatrième partie expose ces questions qui ont été adressées aux membres du groupe de recherche et réalise l’amertume qui habite nos jeunes. Un cri du cœur est lancé; il n’est pas trop tard pour que les générations se tendent la main vers un avenir commun de relève !
 
En conclusion, lorsque nos parents ont dit à leurs parents qu’ils n’éduqueraient pas leurs enfants comme ce qu’ils ont vécu eux-mêmes, nos parents-amis nous ont mis de côté pour ne penser qu’à eux et à leur avenir. Ce ne sont pas nos parents qui sont écologiques, qui recyclent qui essaient de moins polluer car, quand la planète sera grise, ils ne seront plus là pour voir le beau cadeau qu’ils nous ont laissé. Ce ne sont pas nos parents qui héritent des poste temporaires, des bas salaires et des gels de ces derniers. Ces parents, qui nous traitent de lâches et de ne pas défendre nos causes et qui se vantent d’avoir construit cette société pour nous à coup de manifestations et de grèves, vont-ils vraiment penser à nous quand ils vont vider les coffres de l’état à leur retraite avec l’argent que NOUS sommes obligés de mettre dans LEURS fonds de pension à la sueur de notre front? Nos grands-parents, que l’enferme dans de beaux asiles dorés, auraient tant de choses à nous raconter et de si belles valeurs à nous partager pour nous guider dans cette vie où l’on semble stagner malgré nous. Est-ce que nous, la « jeunesse », avons vraiment un quelconque pouvoir dans notre avenir?
À lire: « Le pont entre les générations » – Groupe de réflexion, Éditions Les Intouchables

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