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La Strada : Quand le cinéma devient poésie… (1954)

Par • 29 juillet 2008 à 8:52

En 40 ans de carrière, Federico Fellini (1920-1993) a réalisé moins de 25 films. Ses inconditionnels diront sans doute que leur idole avait préféré la qualité à la quantité. Chose certaine, le plus célèbre cinéaste italien a laissé en héritage une œuvre impressionnante à l’intérieur de laquelle les rapports humains occupaient une grande place. Son épouse et actrice fétiche Giulietta Masina campa d’ailleurs un de ses plus beaux rôles dans La Strada, aux côtés d’un Anthony Quinn grossier à souhait.

 

Désespérée de l’indigence de sa famille, une femme vend sa fille aînée Gelsomina (Giulietta Masina) à Zampano, un saltimbanque des rues (Anthony Quinn), pour 10 000 lires. La nouvelle vie de cette demoiselle un peu simple d’esprit sera jalonnée de malheurs provoqués par le caractère agressif de son compagnon d’infortune. Bon vivant, ce dernier priorise la bouteille et les autres femmes : pauvre Gelsomina ! Celle-ci ne possédant pas le talent nécessaire pour jouer du tambour afin d’introduire le numéro de Zampano, elle se transformera en clown pour faire rire les passants. Ainsi, ces derniers se feront peut-être un peu moins prier pour donner leur contribution quand le clown passera le chapeau à la fin de la performance de Zampano qui, de la seule puissance de ses pectoraux, brise une chaîne enroulée autour de son torse.

 

Sans défense et traitée comme une moins que rien par son « patron », Gelsomina sera accostée par un funambule un peu fou (Richard Basehart, le futur amiral Nelson de la télésérie Voyage au fond des mers), déclenchant la furie de Zampano. Gelsomina poursuit donc sa route avec Zampano, à bord d’une une moto-roulotte qui avance de peine et de misère. Sans vous révéler la conclusion de La Strada, vous devinez probablement qu’une histoire aussi dramatique ne peut que mal se terminer…

 

Plus qu’un long métrage réussi, cette production à la photographie intentionnellement grisâtre et sale s’avère une plongée sans pitié dans un univers certes dur mais constamment illuminé par la poésie émanant de la naïveté de Gelsomina. Parfaitement dirigée par son époux, Giulietta Masina est phénoménale, tout comme Anthony Quinn qui, dans la toute dernière scène, laisse craquer sa carapace de brute, nous faisant instantanément monter les larmes aux yeux.

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