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Fight Club ou l’art de se faire exploser le nez pour le plaisir (1999)

Par • 10 août 2007 à 0:00

Le narrateur (Edward Norton) de Fight Club est un homme ordinaire, menant une vie ordinaire dans un condo ordinaire. Sa vie en entier est une réussite sur plan matériel. Or, quelque chose cloche dans cette aura de matérialisme. Il souffre d’insomnie chronique et tente de soigner cette maladie par plusieurs moyens différents, notamment avec des visites dans des clubs du type « Alcooliques anonymes », « Dépressifs anonymes » ou « Malades cancéreux testiculaires anonymes ». Il en devient accroc. Par conséquent, lorsqu’il rencontre ce drôle de vendeur de savon dénommé Tyler Durden (Brad Pitt), l’idée de fonder un club à eux s’avère logique. Ils forment donc le « Fight Club », une association loin d’être ordinaire avec un objectif loin d’être inoffensif.

 

Fight Club est une histoire à saveur nietzschéenne qui ressemble au film American Beauty dans lequel le réalisateur David Fincher aurait remplacé les pétales de roses par des côtes saignantes et des dents arrachées. En fait, par une drôle de coïncidence, ces deux chefs-d’œuvre sont sortis en salle le même mois de la même année. À leur manière, ils abordent tous deux, entre autres, le thème très contemporain du refus du matérialisme, présenté par une quête personnelle du personnage principal. Fight Club pousse cela un peu plus loin en l’étendant sur un large groupe d’individus reliés par le « Fight Club », cette association amicale dans laquelle les membres se battent furieusement les uns contre les autres. L’objectif initial de ce groupe est de se libérer de ses contraintes sociales et vivre réellement pendant quelques instants. Cette catharsis nouveau-genre a même fait des petits dans certaines villes des États-Unis, notamment à Silicon Valley où des ingénieurs et des informaticiens se livrent à ce genre de combats clandestins.

 

Cependant, par-delà l’idée même du « Fight Club », le film est poignant de réalisme et le jeu des acteurs est absolument sublime. Norton et Pitt se complètent à merveille dans un scénario très exigeant. D’ailleurs, le film ne serait pas le même sans le travail de Brad Pitt dans le rôle de l’excentrique Tyler Durden, un personnage haut en couleur qui se doit d’être interprété de la manière la plus « cool » possible. Comme à son habitude, Pitt est magistral tandis que Norton est attachant avec son personnage un peu perdu qui gagne graduellement en confiance. C’est aussi par ce personnage que passe tout le message nihiliste de Tyler Durden, un message qui devient de plus en plus extrême et sans équivoque. Que ce soit par les thèmes grinçants, par le réalisme des scènes de violence et de sexualité, par l’humour acide, par le scénario ou le jeu d’acteur, on peut affirmer que Fight Club constitue un digne descendant de A Clockwork Orange.

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Une Réponse »

  1. Il ne manquait que Fight Club ! Les classiques ! Wow, ça ça fait du bien. Harold et Maude, Orange Mécanique, maintenant Fight Club.

    Un grand merci, une critique savoureuse.

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