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Décès de Nelly Arcan

Par • 25 septembre 2009 à 11:06

Triste nouvelle matinale. Le métronome ralentit son tic tac. Le tempo est en deuil.

J’étais dans l’autobus en train d’éplucher la presse virtuelle sur mon iPhone lorsque j’ai appris le décès de l’auteure Isabelle Fortier, mieux connue sous le nom de Nelly Arcan. Je n’ai jamais lu ses livres, mais je raffolais de ses entrevues télé et ses chroniques dans le journal culturel Ici dans lesquels elle affichait toujours une verve irrévérencieuse et provocante.

D’ailleurs, j’ai déjà répondu à l’un de ses articles, sous le signe de l’humour, dans une lettre ouverte que je publiais sur les pages de DimancheMatin.com il y a près de deux ans. Je vous le recopie ici pour la forme et pour le sourire que ça m’a donné à travers cette nouvelle qui me laisse sans mots.

Lettre ouverte à Nelly Arcan

Dans l’édition du journal Ici du 22 au 28 novembre, Nelly Arcan écrit une chronique intitulée «Avis de recherche». Récemment célibataire, la blonde cultivée se sert de sa tribune pour faire sa chasse à l’homme habituelle. Qui deviendra l’élu de son coeur ? Qui remportera Nelly Arcadémie ? Même si mam’zelle décrit son papier comme un tissu de conneries à ne pas prendre au pied de la lettre, je tente ma chance… ou ma malchance!

Chère Nelly, si je ne m’abuse (et c’est loin d’être mon genre de sombrer dans l’autoabus), vous êtes une auteure qui aimez les bassesses. Comble de chance, je suis un bassiste qui aime les hauteurs. Mais non, c’est de la frime. Je ne suis pas bassiste, c’était pour la rime. Allez, trêve de bavardage, laissez-moi vaquer à mon désir incommensurable d’écrire. De me décrire.

Ce que j’aime: Passer du bon temps avec des bonnes gens. La bière importée. Les malaises dans lesquels je ne suis pas impliqué. La musique qui donne le goût d’en jouer. Faire semblant d’être intellectuel en utilisant des grands mots comme « incommensurable ». Les repas savoureux. Rire et faire rire. Les grands films qui ne durent pas trop longtemps. Les femmes qui portent du rose. Le hockey.

Ce que je n’aime pas: Les exigences en général. Les gens qui sont trop conscients de leurs avantages; la prétention. Les voitures. Le manque de reconnaissance. Éric Salvail. Les situations stressantes. Les téléphones cellulaires. Les VHS, les MTS et TQS. Les gens qui puent dans le métro. Me lever tôt pour aller travailler. Les sports qui finissent par « ball ». Les klaxons. Les sites Internet .org.

Voilà, les dés sont jetés. Nelly Arc-en-ciel, j’espère pouvoir t’en faire voir de toutes les couleurs. Nelly Arcade, te prêteras-tu à mon jeu ? Nelly Archange, es-tu prête à monter au septième ciel ?

Alors si tu te sens interpellée, n’hésite pas à contacter ma blonde. C’est elle qui décide avec qui je couche. Tu vas bien finir par trouver son angle mort.

Pierre-Luc Gagnon, Montréal, mais on peut louer un motel à Sherbrooke.

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2 Réponses »

  1. Salut Pierre-Luc Gagnon,

    j’ai découvert Nelly Arcan à la télé, peut-être à Tout le monde en parle, je ne me souviens pas exactement. J,ai découvert quelques-uns de ses textes parus ce matin dans le Ici. Je ne suis pas un spécialiste de l’écriture, par contre, j’ai bien aimé ce que j’ai lu. J’aurais bien aimé la connaitre cette fille-là, elle semblait être bien lucide.

    J’ai bien aimé les surnoms que tu lui a donné dans ta lettre ouvert. Nelly arc-en-ciel est mon préféré!

    Petite anecdote bizarre, hier je me trouvait sur St-Dominique vers 10h30, entre les rues Rachel et Mont-Royal, un moment donné, je me suis retrouvé sur le trottoir (j’étais en vélo) et j’ai du passé sous une échelle, des gars travaillait sur un toît. Au même moment, il y avait une fille magnifique qui a pris son vélo et qui est partie en direction Nord. On s’est fait un sourire. Je n’avais pas vraiment affaire sur cette rue-là, j’arrivais de l’ouest et avait rendez-vous à 10h20 sur St-Urbain près de Rachel. En lisant les différents articles sur internet ce matin concernant le décès de Nelly, j’ai apris qu’elle habitait sur St-Dominique dans le plateau!!!

  2. Quel plaisir de relire ta lettre ouverte à Nelly Arcan. Avec ton humour qu’on te connait et ta plume toujours aussi délicieuse, tu nous fais vivre de tendres moments alors que nous apprenons la mort de la jeune auteure. Merci pour ce petit voyage dans le temps cher collègue. Et tous mes respects à Mlle Arcan pour sa contribution au monde artistique Québécois.

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