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Death Race : La testostérone au rang de drogue cinématographique

Par • 20 octobre 2008 à 15:48

En 2012, les États-Unis connaissent une très grave crise économique qui met de nombreuses personnes au chômage. Venant justement de perdre son boulot, Jensen Ames est ensuite injustement accusé d’avoir tué sa femme et son bébé. Condamné à perpétuité, Jensen est envoyé dans un pénitencier à sécurité maximum. Cette prison, comme tant d’autres, étant maintenant gérée par une compagnies privée, elle se doit d’être rentable. Pour ce faire, la directrice a organisé une compétition de course automobile mortelle entre certains prisonniers baptisée « DEATH RACE », présentée en direct pour un public avide de sensations fortes. Comme Jensen est un ancien pilote de course, la directrice le recrute pour remplacer un coureur masqué fort populaire, Frankenstein, décédé lors de la dernière épreuve.

 

Se voyant promettre la liberté s’il gagne, il accepte de jouer le jeu. Mais au cours de la compétition, Jensen découvre que c’est la directrice elle-même, avec l’aide d’un prisonnier, qui a fait tué sa famille et qui a tout manigancé pour qu’il se retrouve dans son pénitencier. Elle avait en effet besoin d’un habile conducteur pour jouer le rôle de Frankenstein afin de faire grimper massivement le taux d’audience, étant donné la popularité du personnage. Convaincu que la directrice ne tiendra pas sa promesse de le libérer, Jensen décide de mettre à profit le trajet de la course pour tenter une évasion, non sans avoir d’abord vengé de la mort de ses proches.

 

Si la testostérone était une drogue, « DEATH RACE » pourrait à lui seul satisfaire ceux qui en seraient dépendants. En effet, ce remake (tourné en grande partie à Montréal) d’un film-culte, produit par Roger Corman dans les années 70, se veut surtout un festival de tôles froissées, de poursuites et de cascades automobiles musclées, et de scènes de brutalités sanglantes gonflées par un montage ultra-rapide. Le début laissait présager un récit contenant une certaine critique sociale envers les abus de la privatisation et l’exploitation commerciale de la violence gratuite pour divertir les masses. Mais Paul W.S. Anderson commet la même erreur hypocrite que dans le film « THE CONDEMNED », à savoir de rendre excitante pour le spectateur dans sa mise en scène et dans son scénario cette même violence, sous le faux prétexte de la dénoncer.

 

De plus, il serait grandement temps que la photographie aux teintes métalliques avec ses images grises-brunes, cesse d’être à la mode chez les artisans actuels oeuvrant dans le cinéma commercial. Dans ce cas-ci, elle ne fait qu’accentuer poussivement le caractère agressif déjà passablement surchargé de l’intrigue. On peut accepter à la rigueur que l’action supplante l’anticipation futuriste du récit, mais il aurait fallu que l’ensemble soit plus allégé, tout en laissant plus de place à l’humour pour qu’on puisse mieux le digérer. Jason Statham continue d’être capable du meilleur comme du pire dans son rôle, alors que seule Joan Allen s’en tire avec les honneurs dans la peau de la directrice.

 

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