Deadwood : une télésérie exceptionnelle (2004-2006)
Par Richard Gervais • 29 avril 2009 à 20:46L’époque où les téléspectateurs s’empêchaient de sortir pour ne pas rater leurs émissions préférées prit fin avec l’arrivée du magnétoscope, gadget qui accuse toutefois le poids des années. Effectivement, de plus en plus de dévoreurs du petit écran préfèrent maintenant se procurer – sous forme de luxueux coffrets – les saisons intégrales de leurs séries favorites.
Quoique moins connue que ses consœurs de la prestigieuse chaîne HBO, The Sopranos et Sex and the City, la télésérie Deadwood – maintenant disponible sur DVD – constitue néanmoins une pure réussite.
La petite ville de Deadwood (Dakota du Sud) attira, particulièrement au cours du 19e siècle, les individus en quête d’une fortune acquise sans trop d’efforts. Les prospecteurs d’or s’y ruèrent en grand nombre mais bien peu en revinrent riches…
Intégrant à l’action d’authentiques héros de l’Ouest américain (dont l’habile Wild Bill Hickock – joué par Keith Carradine – et la colorée Calamity Jane), les scénaristes de Deadwood ont dressé un portrait à la fois impitoyable et attendrissant de dures conditions de vie.
À Deadwood, on retrouve, entre autres, deux propriétaires de saloons : Al Swearengen (Ian McShane) et Cy Tolliver (Powers Boothe). Désirant le monopole de la clientèle des environs, ces deux durs-à-cuire ne reculent devant rien pour arrondir leurs fins de mois. Malgré qu’il excelle à jouer les beaux parleurs avec ses airs de dandy, Tolliver s’avère un homme d’une insondable cruauté qui n’hésite pas, entre autres, à assassiner froidement deux adolescents qui l’auront contrarié. Quant à Swearengen, il n’a pas en haute estime la gent féminine, notamment les prostituées qui travaillent pour lui. Homme intègre qui s’improvise shérif, Seth Bullock (Timothy Olyphant) entend ramener l’ordre dans la ville mais il aura fort à faire. En tous cas, pas question pour lui de compter sur l’appui de E.B. Farnum (William Sanderson), maire de Deadwood, aussi poltron que malhonnête…
Avant d’en vanter les mérites, il sied de dire que Deadwood est destiné à un public adulte. Les écarts de langage y pullulent et la violence y est presque omniprésente. Toutefois, ces éléments sont entièrement justifiés pour dépeindre le récit.
L’aspect visuel de cette émission est des plus soignés : les costumes sont somptueux et les décors nous plongent tête première dans le contexte. Quant à la photographie, elle nous étourdit en utilisant des prises de vue parfois spectaculaires.
Le scénario et les dialogues – extrêmement crus – donnent lieu à de grandes performances d’acteurs, mis à part Timothy Olyphant dont le Seth Bullock manque franchement de conviction.
Deadwood : une trentaine d’heures qui passent à la vitesse de l’éclair.
Par Richard Gervais
Lire les 54 articles par Richard Gervais
Cet article a été lu 4562 fois au total, 1 fois aujourd'hui
Détail important : les coffrets de « Deadwood » contiennent TOUS une version française. Ainsi, ceux qui détestent les sous-titres seront aux anges…
Bon visionnement !