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Critique : Weezer (red album) – la suite illogique des choses

Par • 9 juin 2008 à 11:24

Trois ans après avoir lancé «Make Believe», un disque qui s’éloignait déjà passablement des cordes de Weezer, le groupe californien applique une nouvelle couche de peinture avec l’album rouge (après le bleu et le vert). Ce sixième album officiel semble être un compromis entre les origines du groupe et les nouvelles voies qu’il désire emprunter. À première écoute, on pourrait croire que c’est juste plus pop, mais ce serait une erreur. C’est justement cette accessibilité croustillante qui a fait la marque de Weezer. À défaut de pouvoir comparer, analysons…

En faisant un «zoom-out» pour capter le portrait général, on note une hétérogénéïté sur l’ensemble du disque : la première moitié étant plus commerciale et habituelle, la seconde étant plus décousue et expérimentale. Au première abord, on se laisse prendre par le côté accrocheur des premières pièces. Troublemaker ouvre en force avec son refrain punché de futur extrait radio. L’excellente The Greatest Man That Ever Lived surprend par ses changements de rythme et son irrégularité. Pork and Beans, premier extrait en puissance, propulsé par un excellent vidéoclip, complète le trio d’ouverture avec brio. Ensuite, on perd un peu nos repères avec Heart Songs, une petite mélodie agréable qui ne ressemble en rien aux compositions auxquels Rivers Cuomo nous a habitué. Everybody Get Dangerous complète très bien la première moitié avec des airs à la Red Hot Chili Peppers.

La seconde moitié, tel qu’annoncé dans le paragraphe précédent, nécessite un apprivoisement. Dreamin’ rappelle encore le son de Weezer alors que Thought I Knew se niche dans des sentiers plus folk. Pour ce titre, un exercice de chaise musicale s’est imposé : Le chanteur à la batterie, le guitariste au chant, le drummer à la guitare… Amusant! Pat Wilson (drums) s’est amusé à chanter sa propre chanson lui aussi en prêtant sa voix à Automatic. Les résultats de ces jongleries à l’interne sont appréciables et démontrent parfaitement la chimie qui demeure au sein du groupe. L’album rouge n’a pas de ligne directrice, mais ça fait partie du charme. On s’y retouve jusqu’à la fin, bercé par les dernières notes de la très sentie The Angel and the One, sans trop se poser de questions. Seul ombrage au tableau : Cold Dark World, une chanson effacée qui n’apporte rien, sinon qu’un brin d’ennui entre deux excellentes pièces.

La version «deluxe» de l’album offre quatre pièces supplémentaires. Deux d’entre-elles (Miss Sweeney, King) valent le détour alors que les deux autres (Pig, The Spider) sont parmi les plus mauvaises du groupe qu’il m’a été donné d’entendre. Toutefois, le livret accompagné des commentaires des gars de Weezer justifie l’achat de cette version à lui seul.

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2 Réponses »

  1. Un bon album, si on est prêts à du changement (pour un peu qu’on soit fans de Weezer depuis longtemps), et qu’on oublie l’époque précédant Make Believe. C’est vrai que Pig et The Spider, parmi les pièces en bonus, sont plutôt ordinaires (il y a pourtant un « bon fond » ; le problème est probablement dans les claviers utilisés), sinon la galette, sans se hisser au même haut rang que le « blue » et le « green », n’en est pas moins une réussite, avec au moins 3 ou 4 pièces qui se rangent facilement parmi les toutes meilleures du groupe (Pork and Beans, Troublemaker, Miss Sweeney, The Greatest Man…). Moi je lui donnerais trois étoiles… et demi.

  2. […] l’album rouge (2008) Cuomo chantait les vers suivants dans la chanson Pork and Beans : Timbaland knows the way to […]

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