La formation d’origine est réunie, ce qui implique le retour de Jean-François Dubé au sein de Noir Silence pour ce nouveau disque. A-t-on poursuivi la route là où les sentiers avaient été abandonnés après l’album « Piège » en 1997 ? Aucunement! Le nouveau son du groupe est beaucoup plus croustillant sur le plan des guitares. On note aussi l’importance d’un piano inspiré et l’utilisation innovatrice de synthés déroutants (sur « Trop Froid pour Pleuvoir » entre autres). Sinon, c’est rock, c’est progressif et le projet repose sur un concept mettant en vedette un personnage inspiré des tireurs fous, notamment de l’ado qui a disjoncté et qui a tué huit personnes au Nebraska. Dans sa lettre d’adieu, il voulait, « quoi qu’il advienne, mourir célèbre »…

Concrètement, les 18 pièces (incluant les courts intermèdes parlés et chantés) sont bien soudées par des transitions solides et des rythmes qui ont du mordant (surtout dans la première moitié de l’album). Le premier extrait nous fait « Oublier » les débuts du groupe que l’on avait connu avec « On jase de toi« . D’un autre côté, ça rappelle le virage amorcé avec l’excellente chanson « Malade » sur le disque Piège. Parmi les pièces qui laissent croire que Noir Silence sont plus « Noir » que « Silence », il y a « Inspirez » et « Assassin », qui résonnent une après l’autre. Parmi le meilleur, on compte aussi « Jusqu’à Hier » avec son refrain qui accroche et « Appelle-Moi » avec son intro à la Cold Play. Les trois chapitres de la transition « M’entends-tu Crier » sont excellents et elles ancrent parfaitement le concept et l’émotion d’Immortellement Célèbre.

Dubé démontre ses talents de chanteur en faisant revivre ce groupe que l’on avait un peu oublié lors des deux derniers albums. Le produit est de grande qualité, mais ne devrait toutefois pas faire renaître le succès du groupe qui était à son sommet au milieu des années 90.

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