Corruptistan
Par Jonathan Habel • 19 octobre 2009 à 11:35On le savait. On le savait que le Québec, par ses syndicats, par ses partis politiques provinciaux et municipaux, par ses compagnies publiques qui font les fiers-à-bras pour obtenir de juteux contrats, était corrompu jusqu’à la moelle. Mais maintenant, comme pour tourner le fer dans la plaie, les journalistes nous arrivent presque à chaque jour avec un nouveau scandale. Question de nous montrer que tout le système, toute notre société avec ses beaux dirigeants et son élite sont encore plus pourris qu’on ne pouvait l’imaginer.
Vincent Lacroix et la gigantesque crosse Norbourg
Jacques Dupuis à la FTQ
Tony Accurso et les compteurs d’eau
Benoît Labonté, la gangrène du parti de Louise Harel
Sylvie St-Jean, dictatrice de Boisbriand
Gérald Tremblay et son acolyte Zampino
Earl Jones qui fourre jusque sa famille
John J. Charest et ses votes magiques de dernière minute dans Sherbrooke en 2007
L’Autorité des Marchés Financiers et sa navrante inaction
La Caisse de Dépôt et son moustachu ex-président Henri-Paul Rousseau
Christian Lévesque et son CV gonflé à l’ADQ
Le Parti Conservateur et ses chèques géants
Lise Thibault et son compte de dépenses sans fond
On pourra sûrement rallonger cette liste de quelques noms d’ici les Fêtes. Avec tous ces emmerdeurs, ces profiteurs publics, ces ennemis de la démocratie, on peut maintenant le dire : le Québec est une nation gangrenée par les irrégularités politiques, exploitée financièrement alors qu’une récession sévit, saignée à blanc par un système corrompu tant au public qu’au privé. Une petite Sicile avec sa propre petite mafia, discrète mais bien implantée, habile et efficace.
Une petite rencontre musclée dans un restaurant avec un contracteur privilégié suffit à intimider des opposants politiques et les museler, pour des questions d’économie et le bien de la population avant tout. N’est-ce pas, madame St-Jean ?
Personne ne remarquera que les comptes de dépenses, payés par les cotisations syndicales prélevés chez les membres de la FTQ, sont monstrueusement gonflés par des factures de restaurant, pas vrai monsieur Dupuis ?
Être largement en retard dans les résultats de votes en milieu de soirée électorale, puis rebondir pour finalement atteindre une bonne majorité dans Sherbrooke, c’est tout à fait possible, hein monsieur Charest ?
Oublier qu’on a jamais complété ses études universitaires, tout le monde a déjà fait ça, on est d’accord monsieur Lévesque ?
Perdre 41 milliards de dollars en mettant tout sur le dos d’une crise économique qui débutait à peine, c’est vraiment logique n’est-ce pas monsieur Rousseau ?
Ne pas se faire dire de limiter ses dépenses, ça veut bien dire « tout dépenser jusqu’au dernier sou mathématiquement disponible », madame Thibault ?
L’argent des contribuables, c’est en fait l’argent du Parti Conservateur, et il faut en informer « subtilement » les gens, j’ai bien compris monsieur Harper ?
Accepter les pots-de-vins et les petites croisières d’agrément pour les fonctionnaires de la ville, c’était purement dans l’intérêt des Montréalais, monsieur Tremblay ?
Si les gens ont été assez caves pour vous confier leur argent en toute confiance et ainsi vous soumettre à la tentation, c’est bien leur faute, n’est-ce-pas messieurs Lacroix et Jones ?
Pendant ce temps, les Québécoises et les Québécois du Corruptistan, critiqués pour leur cynisme envers les politiciens et le système en place, ragent dans leur impuissance, prient pour un miracle, pour que la justice triomphe malgré tout, pour que les policiers et le système judiciaire puissent égaler le pointage. Il ne faut pas leur en vouloir s’ils en déduisent que leur « X » sur un bulletin de vote ne vaut plus grand chose à leurs yeux.
Par Jonathan Habel
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C’est assez dégueulasse en effet tous les scandales qui ne cessent de faire surface depuis un certain temps! Dur de ne pas être cynique face à tous ces crimes qui ne sont pas assez punis…
Commencez par payer vos dettes (4$ – Merlin Banville) et vous pourrez parler de la corruption des autres par la suite!
Blague à part, je suis toujours dégoûté de voir la mafia diriger le Québec. Je serais très intéressé à voir la réelle répartition de nos dollars imposés à chaque année. S’il suffit de se faire tatouer des cobras, porter du cuir et faire de la moto pour avoir du pouvoir, alors je me demande pourquoi on se fend le cul à faire des élections. C’est pas en ayant un bon programme qu’on obtient ce qu’on veut : c’est en cassant des jambes et en volant des gens naïfs. Beau modèle de société!