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Compte-rendu : Festival des Films du monde (FFM) 2008

Par • 4 septembre 2008 à 21:10

Voici mon appréciation de 17 longs métrages présentés durant la 32e édition du FFM (en ordre alphabétique des titres originaux).

 

Le Banquet. Canada. Réalisé par Sébastien Rose. Bénéficiant d’un scénario solide et d’interprètes bouleversants, Le Banquet constitue un procès énergique des inepties de l’actuel système d’éducation québécois. Cette adroite production éclipse complètement les films précédents de Rose (Comment ma mère accoucha… et La Vie avec mon père).

 

Cactus. Australie. Réalisé par Jasmine Yuen-Carrucan. Histoire de kidnapping au milieu du désert australien, Cactus est un ‘road movie’ qui ne réinvente rien mais qui renferme néanmoins des moments forts. Le puissant duel entre les acteurs Travis McMahon et David Lyons ainsi que le dénouement imprévu en font un thriller d’une grande intensité.

 

Ce qu’il faut pour vivre. Canada. Réalisé par Benoit Pilon. Un Inuit malade doit être opéré d’urgence. On le transporte donc de sa Terre de Baffin natale à Québec. Ne parlant que sa langue maternelle, l’étranger (joué par l’excellent Natar Ungalaaq) n’est pas au bout de ses soucis. Émotion et rires alternent à merveille dans cette œuvre exceptionnelle.

 

Du bruit dans la tête. Suisse – Allemagne. Réalisé par Vincent Pluss. On se demande s’il faut rire ou pleurer devant une histoire aussi mal foutue. La saga de cette trentenaire qui recueille un jeune désœuvré – pour on ne sait trop quelles raisons – est vide de sens. Même les comédiens (extrêmement mal dirigés) semblent s’y ennuyer copieusement.

 

En plein cœur. Canada. Réalisé par Stéphane Géhami. Malgré le naturel des acteurs principaux (Pierre Rivard et le nouveau venu Keven Noël), En plein cœur empile lamentablement les clichés. Par la banalité des situations qu’on lui fait vivre, ce duo de voleurs de voitures nous inspire peu de sympathie. Quant à la fin, elle est carrément ratée.

 

Faubourg 36. France. Réalisé par Christophe Barratier. Ceux qui craignaient que le second film du réalisateur des Choristes serait un coup d’épée dans l’eau n’ont qu’à bien se tenir. Portrait inventif du music-hall français des années trente, Faubourg 36 est un film en continuel état de grâce qui nous fait découvrir la charismatique Nora Arnezeder.

 

Jill & Tony Curtis Story. France. Réalisé par Ian Ayres. La visite de l’acteur Tony Curtis au FFM méritait mieux que ce soi-disant documentaire relatant les efforts de sa nouvelle épouse pour sauver des chevaux de l’abattoir. Le propos déphasé du film n’apporte rien à la renommée de Curtis, devenu par ailleurs un artiste-peintre recherché.

 

Katy?. Pologne. Réalisé par Andrzej Wajda. Considéré à juste titre comme le meilleur réalisateur polonais vivant, Andrzej Wajda (L’Homme de marbre, L’Homme de fer, etc.) dépeint dans ce drame historique le sort peu enviable de combattants polonais, pris entre la Russie et l’Allemagne en 1939. Ce film dur et déprimant s’avère cependant essentiel.

 

Kautokeino-Opprøret (The Kautokeno Rebellion). Norvège – Suède – Danemark. Réalisé par Nils Gaup. Cette histoire vraie, les Suédois ne l’ont jamais criée sur les toits ! Ce comptoir commercial qui servait de l’alcool aux autochtones avait outré les fanatiques de la religion. Tournée comme du cinéma vérité, cette fresque sociale dérange et secoue.

 

Etz Limon (Les citronniers). Israël – Allemagne – France. Réalisé par Eran Riklis. Craignant l’action de terroristes, le gouvernement israélien ordonne que les citronniers du terrain d’une veuve de 45 ans (Hiam Abbass, incroyable) soient abattus. La courageuse dame ira jusqu’en Cour suprême pour faire valoir ses droits. Un film digne et imposant.

 

The One Who Switches Off the Light. Russie. Réalisé par Andrei Libenson. Un tueur en série attaque des fillettes à St-Petersbourg. Pour capturer l’assassin, on désigne le lieutenant Moiseyev qui doit faire vite puisque les meurtres se déroulent à tous les mercredis. Suspense et atmosphère suffocante alimentent de façon appropriée ce récit.

 

Poe – Last Days of the Raven. Canada. Réalisé par Brent Fidler. Quoique respectueuse, cette toute première biographie filmée de l’écrivain Edgar Allan Poe affiche un traitement un peu trop théâtral. Ceci dit, le réalisateur-scénariste-acteur Brent Fidler nous convainc sans effort de lire ou relire les écrits de ce génial écrivain américain.

 

Ra?bel Kneissl (Bavarian Rebel). Allemagne. Réalisé par Marcus H. Rosenm?ller. Braconnage, prison, vie brisée… À 17 ans, Mathias Kneissel a déjà un lourd bagage de vie qui le conduit derrière les barreaux, après qu’il ait fait feu sur un des policiers qui ont battu son père à mort. Ce portrait amer d’une situation tragique est crédible et émouvant.

 

Roman Polanski : Wanted and Desired. États-Unis. Réalisé par Marina Zenovich. Rassemblant les témoignages de nombreuses célébrités, ce documentaire tente de résumer les étapes du procès du cinéaste Roman Polanski pour agression sexuelle sur une mineure. On aurait souhaité un peu plus d’impartialité de la part de la réalisatrice…

 

Tatil Kitabi (Le livre d’été). Turquie. Réalisé par Seyfi Teoman. L’hémorragie cérébrale d’un père de famille forcera ses deux fils à réévaluer leurs vies. Le plus jeune est obsédé par ses problèmes scolaires et l’aîné a quitté l’entraînement militaire, à la grande déception de son paternel. Cette tragicomédie familiale est juste et touchante.

 

Turneja (La Tournée). Serbie. Réalisé par Goran Markovic. En 1993, au cœur de la guerre Bosnie-Herzégovine, une troupe de théâtre part étourdiment en tournée. En plus d’esquiver les zones à risques, les fortes personnalités des membres de ladite troupe s’affrontent sans répit. Le contexte du film est tragique mais l’humour y est omniprésent.

 

Vicky Cristina Barcelona. États-Unis – Espagne. Réalisé par Woody Allen. Sur le site époustouflant de la ville de Barcelone, Woody Allen illustre avec maîtrise – et une colossale sensualité – un triangle amoureux où les réparties éclatent, tels des pétards. Javier Bardem, Scarlett Johansson et (surtout) Rebecca Hall y sont formidablement sexy.

 

Cet article a été publié en collaboration avec http://www.calendrierculturel.com.

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