Chatroulette : Freak Show ?
Par Francis Lamarche • 23 février 2010 à 21:26Dans la plupart de mes chroniques, j’ai l’habitude de vous faire part de mes découvertes gustatives, de mes goûts personnels en matière de bonne cuisine et de plaisirs de la vie. Mais cette fois, j’ai décidé de jouer le rôle d’un journaliste d’enquête afin de découvrir la face cachée d’un phénomène de société qui prend de plus en plus d’importance partout à travers le monde.
La première fois où j’ai entendu parler de Chatroulette.com, c’est un ami qui m’en avait glissé un mot. Lui-même avait découvert ce site par l’entremise d’un autre ami. Il me parle du concept: tu entres sur le site, tu acceptes qu’on voit ta web-cam et le site te donne un partenaire de web-cam au hasard parmi des milliers d’utilisateurs à travers la planète. L’idée est que si l’on tombe sur un utilisateur qui ne fait pas notre affaire, on clique sur next, et on tombe sur quelqu’un d’autre.
J’ai passé trois heures sur Chatroulette.com pour comprendre le système et essayer de recueillir des commentaires d’utilisateurs à savoir comment ils avaient entendu parler du site, depuis combien de temps ils participaient et, finalement, du concept, ainsi de ce qu’ils aimaient de celui-ci.
J’ai réussi à parler à 5 utilisateurs.
Oui, après trois heures de recherche, je n’ai réussi qu’à parler à 5 utilisateurs, utilisatrices devrais-je dire, qui ont bien voulu prendre 2 minutes pour écouter mes questions et y répondre.
Tout ce que j’avais vu avant, c’était des adolescents qui faisaient des doigts d’honneur, des jeunes qui sont juste là pour rire des autres, des gars en bédaine qui montraient leurs gros muscles pour intéresser les utilisatrices moqueuses et surtout, mais surtout, des gars qui se masturbaient. Je ne vous mens pas, trois fois sur cinq, c’était ça !
Le problème avec ce site, c’est que c’est une fausse bonne idée. Vouloir permettre instantanément à des gens de communiquer par la parole et l’image sans barrière afin de se transmettre des idées et de parler des vies de chacun, c’est quelque chose, qu’à l’ère des réseaux sociaux (Facebook, Myspace, etc), est très à la mode et peut réellement porter fruit. Le problème, c’est de prétendre que l’humain est assez intelligent pour s’en servir convenablement et c’est pousser le bouchon un peu loin. Quand il n’y a pas de limites, on les dépasse.
Il y a beau avoir un petit bouton report pour dénoncer les abus, on a de la misère à croire qu’il y a un réel impact vu la quantité de matériel de mauvais goût qu’on peut y trouver. J’ai même réussi à parler à un utilisateur qui a trouvé un moyen de détourner le site: il projette une vidéo de son choix pour faire croire à une autre identité que la sienne. Vous imaginez ce que c’est ! Il a été assez honnête pour me révéler son identité lorsqu’il a vu que ce ne serait pas avec moi qu’il aurait ce qu’il voulait.
Malgré tout ça, j’ai eu la chance de parler à des personnes très sympathiques provenant de plusieurs pays. À Marie des États-Unis qui parlait un peu le français, à un couple Ukrainien qui regardaient un film, à notre ami masqué hacker, à Sophie et Luc de France qui se préparaient à sortir en boîtes, à deux jeunes filles des États-Unis qui potinaient et, finalement, à Anastasia de St-Petersbourg en Russie.
Tous m’ont dit avoir entendu parler du site par un de leurs amis ou par l’actualité régionale qui en faisait mention. Ils trouvent, tout comme moi, qu’il y a beaucoup de choses qui n’ont pas leur place sur ce site mais ils me rappellent aussi que j’ai toujours l’option de cliquer sur next (liberté d’expression?). Ils trouvent intéressant de parler à des gens d’un peu partout, de voir comment les autres s’amusent et discutent avec leur accents et leurs langues (j’ai fait rire de mon accent bien souvent).
En conclusion, il n’y a pas vraiment de conclusion. Ce n’est peut-être qu’un feu de paille, une mode passagère mais, reste qu’avec internet, tout dépend des internautes et de leurs jugements. Par contre, je peux vous dire que je parle maintenant régulièrement à Anastasia et j’espère qu’elle m’apprendra à développer mon russe autant que je tenterai de lui apprendre l’anglais. Vive Chatroulette ?
Par Francis Lamarche
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C ‘est le grand probleme de la liberté, beaucoup de choses n’y ont pas leur place ! ( tranchons : suprimons la !!), et » l’intelligence » …….n’étant pas la chose la mieux partagée ! pas facile de faire plaisir à tout le monde ! d’autant que si l’on ne parle pas anglais, on est disqualifié sur ce site ! donc que reste t il ? Il faut se rendre compte , que l’exhibition en tout genre est une particularité de notre époque, Bref, le chatroulette, ce n’est pas les salons du Ritz !!
ben c’est encore plus simple que ça je pense, comme sur tous les sites ou endroits communautaire il peut y avoir des abus, il y a d’ailleurs chaque jour des comptes fermés sur facebook mais vu que chatroulette ne demande aucune inscription c’est pas aussi facile de se séparer des fauteurs…