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Jean-Claude Labrecque Prix Jutra-Hommage 2008

Par • 9 janvier 2008 à 8:21

C’est Jean-Claude Labrecque qui recevra le prix Jutra-Hommage lors de la 10e Soirée des Jutra présentée par Radio-Canada le 9 mars prochain. Ce sont les membres du conseil d’administration des Jutra, présidé par Danielle Proulx, qui ont décerné ce prix à Jean-Claude Labrecque à l’unanimité.

 

Jean-Claude Labrecque est un mémorialiste, un témoin privilégié de son temps. Plus que tout autre cinéaste québécois, il s’est consacré à saisir l’actualité pour la transformer en histoire, filmant La Visite du général de Gaulle au Québec (1967), les Jeux de la XXIe Olympiade (1977) ou créant avec Jean-Pierre Masse un événement lui permettant de capter en une vivante anthologie la parole des poètes québécois : c’est La Nuit de la poésie 27 mars 1970, qui sera suivie de deux autres en 1981 et 1990. En 2003 il suit la campagne électorale du premier ministre Bernard Landry et filme sans complaisance chaque étape de cette course d’un politicien qui saura accepter dignement la défaite. À hauteur d’homme, le documentaire issu de ces semaines de tournage vaudra à son réalisateur le Jutra 2004 du documentaire.

 

Cette façon qu’a Labrecque de considérer le cinéma comme un véhicule de l’histoire se manifeste aussi à travers une série de documentaires sur des moments marquants du passé ou sur des personnages d’envergure. Ainsi, le cinéaste filme L’Histoire des trois (1989) ­ sur un trio d’étudiants qui, en 1958, assiègent le bureau de Maurice Duplessis pour obtenir l’instruction gratuite ­, 67 bis, boulevard Lannes (1990) ­ sur la rencontre déterminante entre Claude Léveillée et Édith Piaf ­, ou encore André Mathieu, musicien (1993), L’Aventure des Compagnons de Saint-Laurent (1995) et Anticosti au temps des Menier (1999). Pour accompagner les célébrations du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, il réalise Infiniment Québec un film hommage qui sera diffusé au printemps 2008.

 

Cinéaste de fiction, Labrecque reste fidèle à ses préoccupations historiques. Les Smattes (1972) et L’Affaire Coffin (1979) s’inspirent de faits divers authentiques, Les Vautours (1975) et Les Années de rêves (1984) inscrivent le destin d’un personnage ­ Louis Pelletier, sorte d’alter ego du cinéaste ­ dans le mouvement de l’histoire récente du Québec.

 

On ne peut parler de Jean-Claude Labrecque, chef opérateur de tous ses documentaires, sans insister sur son art de la caméra. Avant d’être réalisateur, il était déjà l’un des meilleurs caméramen du jeune cinéma québécois des années soixante. Dans sa filmographie d’alors, qui compte À tout prendre, Le Chat dans le sac, The Ernie Game et La Vie heureuse de Leopold Z., il affirme déjà un style marqué par l’acuité du regard et la souplesse de la caméra. Et même s’il réalisera par la suite une quarantaine de films et trois téléséries, il ne cessera jamais de faire la direction de photo et d’épauler la caméra, notamment pour Michel Moreau (Les Trois Montréal de Michel Tremblay ; Une enfance à Natashquan), Fernand Dansereau (De l’autre côté de la lune) et Bernard Émond (Contre toute espérance).

 

Jean-Claude Labrecque a reçu le Prix Albert-Tessier en 1992, il a été le président de la Cinémathèque québécoise (1976-1978), des Rendez-vous du cinéma québécois (1991-1993) et du Conseil d’administration des Jutra (2001-2004).

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