Awake – Se réveiller au mauvais moment… (2007)
Par William Beretta • 9 avril 2008 à 21:46
Clay (Hayden Christensen) est un homme d’affaires très riche et surtout très jeune. Par contre, il souffre de problèmes cardiaques sévères. Pendant qu’il attend qu’un donneur puisse lui fournir un nouveau coeur, Clay fréquente en cachette sa petite amie Sam (Jessica Alba) depuis maintenant un an. Ce jeu de passe-passe commence à exaspérer Sam qui voudrait que Clay annonce leur relation amoureuse à sa mère réticente (Lena Olin). Lorsque le jour de la transplantation survient, Clay n’est pas complètement endormi lors de son opération. En fait, il est totalement éveillé, mais il est paralysé de la tête aux pieds. C’est à ce moment que l’intrigue se dévoile à ses yeux.
Awake s’appuie sur une prémisse tout à fait intéressante et prometteuse : l’anesthésie qui tourne mal. Certains romanciers ont exploité ce filon avec un talent indéniable — pensez à Stephen King et sa aussi terrifiante qu’hilarante « Salle d’autopsie 4 », dans son recueil de nouvelles Tout est fatal —, mais Awake manque cruellement de lien entre la prémisse et l’intrigue en tant que telle. En fait, le personnage de Clay aurait pu subir une appendicectomie et l’intrigue aurait été plus ou moins la même. À la limite, que le personnage de Clay soit conscient ou non lors de l’opération n’a que peu d’importance. Et c’est ce qui représente la plus grande faiblesse du film.
En revanche, il faut avouer que les punchs, qui s’enchaînent à la vitesse de l’éclair, sont bien construits et fort efficaces. La fin du film — qui arrive très tôt, d’ailleurs — n’est qu’une succession de jabs au visage du spectateur. Sur ce point, rien à redire. On laisse des indices au spectateur qui n’en est que plus surpris. En outre, le jeu d’acteur est plutôt moyen dans l’ensemble. Christensen ne se démarque pas et Jessica Alba joue bien. Au moins, elle est d’une beauté époustouflante. Lena Olin est surprenante et convaincante dans le rôle de la mère. Sa relation ambiguë avec son fils est bien développée.
De plus, pour un film dans lequel la majorité de l’action se déroule dans une salle d’opération, la reconstitution n’est pas très fidèle. Pour la couleur et la texture des organes intérieurs (coeur, péricarde, etc.), ce n’est pas si pire. Mais quiconque a déjà assisté à une véritable opération à coeur ouvert remarque les anomalies flagrantes avec la réalité. Et je ne parle pas de détails, ici. Même une personne qui a peu de connaissances de la biologie humaine sait que si l’on retire le coeur d’une personne, cette même personne doit être branchée à une machine. On voit la machine « coeur-poumon » dans le film, mais elle n’est pas branchée au patient. D’ailleurs, cette machine semble fonctionner toute seule, sans la présence d’un spécialiste. Mais bon, avec le peu de professionnalisme que montrent les chirurgiens dans Awake, pourquoi s’embarrasser d’un souci de réalisme ?
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