Fracture : tout le monde a une faiblesse (2007)
Par William Beretta • 28 août 2007 à 17:08Ted Crawford (Anthony Hopkins) apprend que sa femme s’est éprise d’un amant avec lequel elle trompe son mari régulièrement dans un hôtel des environs. Ted revient à la maison plus tôt que prévu, confronte sa femme et lui tire une balle dans la tête. Il est arrêté pour tentative de meurtre (sa victime est dans le coma) et a droit à un procès. Ted plaide non coupable et désire se défendre lui-même face à Willy Beachum (Ryan Gosling), un jeune avocat ambitieux qui prépare déjà son entrée dans un grand cabinet privé. Le dernier procès de Beachum au gouvernement semble gagné d’avance et ne devrait pas entacher sa feuille de route quasi impeccable. Or, Willy découvre tôt que Ted Crawford a plus d’un tour dans son sac.
Fracture est un film gravitant autour d’un procès. Habituellement, ce qui est intéressant dans ce genre de films, c’est l’interaction entre les avocats, les envolées rhétoriques, les causes ambiguës, les témoins plus ou moins crédibles… Ici, il n’y a rien de cela, ou très peu. Le spectateur connaît l’identité du tireur, les motifs, etc. Même les personnages sont convaincus de la culpabilité de Crawford. Or, ils sont incapables de trouver quoi que ce soit contre lui. C’est là que se joue Fracture : seront-ils en mesure de dénicher une seule preuve contre cet homme minutieux à l’excès ? Par conséquent, l’intérêt du film réside dans la confrontation entre l’accusateur et le défendeur-accusé, un face à face à sens unique durant une bonne partie du film.
Les personnages, eux, ne sont pas nouveaux. Beachum peut se rapprocher de n’importe quel avocat ambitieux qui ferait tout pour monter dans la hiérarchie. Son personnage devient moins cohérent à la fin du film, notamment lorsqu’il choisit de continuer de s’occuper du procès malgré les possibles répercussions négatives sur son prochain emploi, mais Gosling l’interprète correctement. Crawford, lui, ressemble drôlement à Hannibal Lecter, sans le côté cannibale et psychopathe, bien entendu. Le côté ludique de sa confrontation avec Beachum est du déjà-vu chez Hopkins qui, comme à son habitude, joue son personnage avec aplomb et brio. Somme toute, Fracture est un film à louer si votre blockbuster préféré n’est pas disponible.
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Par William Beretta
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Effectivement, j’ai adoré malgré le fait que le film tourne autour d’une salle de procès. Belle critique!