C’est quoi une bonne production ?
Par Dominique Fortier • 11 juillet 2007 à 15:50Tout est relatif! Spécialement dans le monde du cinéma et de la télévision. Pour certains, un long métrage avec une multitude d’effets spéciaux est un film réussi. Pour d’autres, il doit y avoir une bonne histoire. Puis il y a ceux qui se penchent sur le travail des acteurs. Alors me direz-vous, c’est quoi une bonne production ?
Bien subjectivement, je vous dirais qu’un bon film doit être un amalgame de tout ce qui a été énuméré ci-haut, mais surtout, c’est l’art de garder le spectateur en haleine pendant deux heures. C’est différent lorsqu’on parle d’une série télé ou d’un téléroman/feuilleton. Dans le cas d’une feuilleton quotidien (Virginie, Top Modèles, etc) on mise beaucoup moins sur les effets spéciaux et beaucoup plus sur l’intensité des échanges entre personnages. Les dialogues prennent une place prédominante dans ce genre de production. C’est pourquoi on a recourt à une équipe d’écrivains (environ 6 à 10) qui travaillent tous sur différents personnages et qui oeuvrent à renouveler les intrigues.
Les comédiens sont aussi beaucoup plus sollicités dans ce genre de production. Un feuilleton est un amalgame de suspense, drame psychologique, comédie, romance et même un peu de sensualité et érotisme. D’ailleurs, dans Top Modèles, si Ridge balance un coup de poing sur la poire de Thorne; ça paraît rarement crédible. Par contre, la joute verbale ayant précédé cette confrontation violente va l’être beaucoup plus.
Il faut aussi souligner que le public visé est très différent qu’il s’agisse de « Dynasty » ou « Tomorrow you die 7, la résurrection de Steven Seagal ». Ceux qui vont visionner les classiques de l’homme à la queue de cheval se foutent généralement de l’histoire. Ils veulent voir leur héros ténébreux casser les cous des vilains allemands et faire tomber les méchants Russes du 12e étage. C’est probablement mieux ainsi puisqu’on ne tient pas particulièrement à voir M. Seagal s’engager dans de profondes conversations philosophiques.
Il y a également des longs métrages qui réussissent à émouvoir sans même entendre un seul mot. Récemment, je suis tombé sur le film « 15 ». Une production asiatique où on suit quelques adolescents désabusés qui s’automutilent et se détruisent à la recherche de sensations fortes. Il ne se dit pratiquement rien pendant le film, mais les images-chocs viennent chercher le téléspectateur. On ressent la détresse même sans dialogue. Un tour de force. On pourrait dire la même chose de « Requiem for a dream » où certaines scènes saccadées et étourdissantes sur bande sonore angoissante nous font fondre dans notre divan sans même qu’un mot soit dit.
C’est donc très subjectif. Mais à mon humble avis, une bonne production doit reposer sur une histoire solide avec un minimum de dialogues PERTINENTS afin de ne pas perdre le téléspectateur. Les effets spéciaux sont un bonus. Mais, personnellement, je préfère de loin miser sur la crédibilité des comédiens et sur la force d’un scénario que sur les artifices. Rappelez-vous le chef d’œuvre québécois « Les dangereux »…
Par Dominique Fortier
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Je seconde pour ne pas voir M. Seagal nous exposer une théorie philosophique. Son poing fait amplement l’affaire…