Maudite bande de chanceux!
Par Pierre-Luc Gagnon • 4 mars 2007 à 0:00Nous sommes à l’été 2005, je travaille comme concierge dans une tour de résidences étudiantes. Frotter des murs au 13e étage, alors que le soleil frappe avec exagération sur la baie vitrée, ça fatigue un homme. Je dois me confesser, j’ai utilisé les ventilateurs qui servent à sécher les planchers pour me rafraîchir le bedon à quelques reprises. De retour à la maison, je me prépare un rhum and coke pour me remettre les idées en place en épluchant mon courrier. Sur le dessus de la pile, je trouve une carte postale sur laquelle on peut voir la porte de Brandebourg à Berlin. Il s’agissait de nouvelles de mon ami Mathieu, parti quelques semaines en Allemagne pour apprendre une langue qui le fascine.
Printemps 2006, je complète un stage en journalisme chez LBR.ca, un cyberjournal au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Question de ne pas trop me dépayser (!) j’opère à partir de mon ordinateur à la maison. Après une journée passée à fouiner dans les médias, je me verse un rhum and coke lorsque le téléphone sonne. C’était Jonathan, de retour de son stage en France, qui voulait simplement prendre des nouvelles de son bon vieux copain.
4 mars 2007, alors que je publie cette chronique, ma copine vérifie ses valises pour s’assurer qu’elle n’a rien oublié. Ses vêtements, un bon livre, un maillot… le compte est bon. Dans quelques heures, elle s’envole pour Orlando en Floride. Elle s’en va serrer la pince de Mickey en compagnie de sa mère, sa soeur et ses deux frères. Pendant qu’ils siroteront un drink exotique au soleil, je me verserai sans doute un rhum and coke en attendant les premiers signes du printemps.
C’est toujours les autres qui partent en voyage. À la fin mars, c’est mon amie Amélie qui plie bagage. À l’université, la moitié de mes amis ont déjà parcouru l’Europe. De mon côté, je n’ai même pas pris l’avion une seule fois dans ma vie. En fait, j’ai eu droit à un tour de planeur alors que j’étais dans les cadets de l’air. Big deal!
Il ne me reste qu’une seule chose à dire : maudite bande de chanceux! J’espère que vous allez nous ramener un peu de soleil. Pour 2008, c’est mon tour ; fini les rhum and coke!
Par Pierre-Luc Gagnon
Lire les 376 articles par Pierre-Luc Gagnon
Cet article a été lu 2294 fois au total, 1 fois aujourd'hui
Quand on ne voyage pas, on a la nostalgie d’être celui qui reste en arrière mais ça nous coûte moins cher. Quand on goûte au voyage, c’est difficile de se dire que cette année on ne pourra pas partir, par contre notre porte-feuille est moins épais. J’ai fait mon premier voyage à l’extérieur du Québec à 21 ans. J’étais prête, c’était le bon temps et j’en ferai jusqu’à ce quelque chose m’en empêche. Je te le souhaite Pierre-Luc, c’est un plaisir qu’on peut difficilement expliquer 😛 Je suis libre en 2008 si tu cherches une partenaire de voyage!
J’admets aussi ne jamais avoir pris l’avion et n’être sorti que rarement du Québec. J’risques de faire ça en grand… et de le regretter!
Pareil comme Marc-Antoine. Le plus loin du loin fut Toronto. Et je sens que je ne voyagerai pas avant longtemps, je ne veux pas devenir dépendant des endroits exotiques tout de suite. 😉
Jeez man, j’avais jamais lu ce billet avant aujourd’hui je crois 🙂 Mais à l’heure actuelle, plus de 16 mois après avoir écrit ça, tu peux te dire : mission accomplie ! J’ai tenu parole. Pas de rhum n’ coke en 2008 !
Plus que 56 jours, mon gars !!
PS : en passant, on est pas chanceux, on a « travaillé pour » 😉