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Red Hot Chili Peppers – Stadium Arcadium (2006)

Par • 31 janvier 2007 à 16:16

En écoutant Stadium Arcadium d’un bout à l’autre, c’est-à-dire pendant plus de deux heures, on a parfois l’impression de se taper un greatest hits du quatuor californien. Pour deux raisons : primo, parce que les pièces sont presque toutes excellentes, et ensuite parce que le groupe renoue avec tous les styles qui lui ont valu sa grande réputation au fil des années. Exercice de style réussi, et deux fois plutôt qu’une.

 

Depuis le retour de John Frusciante à l’exigeant poste de guitariste en 1998, les Peppers sont en feu. Pas qu’ils soient tellement prolifiques : Stadium Arcadium n’est que leur troisième album en environ dix ans. Cependant, le groupe a acquis un statut de « valeur sûre » avec le temps, et il n’y a rien à démentir sur ce dernier essai. En gros, Stadium Arcadium pige allègrement dans le passé du groupe et ses influences, ce qui crée un album de party aux saveurs parfois sixties (Dani California, Desecration Smile, Slow Cheetah), parfois purement funk, comme à leurs débuts (21st Century, Turn It Again, Warlocks, Hump de Bump). On y retrouve aussi quelques ballades assez convenues et sucrettes sur les bords (If, Strip My Mind, Hard To Concentrate) mais le rock se taille tout de même la part du lion, avec un Frusciante émule d’Hendrix, parfaitement en contrôle de sa six-cordes, et Flea qui fait encore bourdonner sa basse comme dans le bon vieux temps. D’ailleurs, c’est bien du côté de la section des cordes que se trouve les points forts d’Arcadium, malgré une rythmique originale et réglée comme une horloge de la part de Chad Smith, et les mélodies toujours entêtantes du chanteur Anthony Kiedis.

 

À l’heure où les dinosaures du rock se ridiculisent en tentant de montrer aux jeunes comment rocker (on n’a qu’à penser aux Scorpions, pathétiques excuses de rock allemand stéréotypé au possible), il fait bon de se rappeler que les vrais bons vieux bands n’ont pas besoin de faire un comeback pour toujours être sur la carte. Les Red Hot Chili Peppers font partie de cette catégorie, et avec Stadium Arcadium, ils prouvent qu’ils sont là pour rester… du moins, encore un bout de temps.

 

J’ai particulièrement aimé :
     CD 1 : Jupiter
 – « Charlie’
 – « Hey »
 – « Dani California »

     CD 2 : Mars
 – « Desecration Smile »
 – « Turn It Again »
 – « Readymade »
 

 Note : ****1/2

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2 Réponses »

  1. Je n’y ai pas pensé longuement, mais ce disque est probablement mon album préféré de 2006. Deux disques remplis de groove, de rythmiques intelligentes et de rock pur… qui a survécu aux années 90. C’est bon du début à la fin. C’est même meilleur que « Mellon Collie and The Infinite Sadness » des Smashing Pumkins, un double que je croyais difficile à surclasser. Mais attention, meilleur au total, et non meilleur pièce par pièce. Je capote sur « Charlie », je jubile à entendre « She’s 18 » et je suis désarmé devant la franchise de « Hard to Concentrate ». J’en nommerait bien d’autres, mais je suis égoïste.

  2. Complètement d’accord avec ta critique. Les Red Hot ont réussi un coup de maître en sortant un CD double qui n’offre pas de longueurs, seulement un son fluide qui s’écoute admirablement bien. Le thème des planètes est un peu quétaine, mais ils ne se prennent pas au sérieux, alors ça passe.

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