Anik Jean – Le ciel saigne le martyre (2008)
Par Pierre-Luc Gagnon • 22 janvier 2008 à 0:00Après la parution du très intéressant Trashy Saloon en 2005, Anik Jean sonne à nouveau la charge avec un album aussi chaud et froid que le sang. Avec des thématiques plus dark que jamais, Le ciel saigne le martyre marque un retour plus rock, mais toujours soutenu par l’instinct mélodique de la jeune auteur-compositrice-interprète. Par ailleurs, ce disque devrait permettre à la chanteuse de définitivement trouver sa niche sur la scène québécoise… avant de réaliser ses ambitions internationales.
Avec des airs légèrement moins pop que son prédécesseur – mais pas moins catchy pour autant – Le ciel saigne le martyre éclate en première moitié avec ses plus gros canons, laissant les pièces les plus faibles occuper les pistes finales. En ce sens, les trois premières chansons sont excellentes. Thorazine ouvre le bal des damnés avec beaucoup de charme. Oh mon chéri, le premier extrait radio, donne le ton. Bouche berce l’oreille d’un premier élan de sensualité. L’album cache d’autre petits bijoux. Pensons à Lucifer qui possède le refrain le plus entraînant de l’album ou à La femme bionique, une pièce électrique avec une thématique bien exploitée. D’autre part, Si parfait ne manque pas de faire sourire avec son refrain décapant.
Pour la partie plus décevante, Veuve noire ne m’a pas rejoint avec ses analogies en toiles d’araignées. Gaspésie, même si c’est loin d’être mauvais, est une pièce qui ne va pas avec le reste de l’album, tant par le registre de ses mots que par sa douceur excessive. Quant à la pièce finale, Hurt/Orage, je dois avouer ne pas être un fan des vocalises. Aussi, il faut noter que sur cet album, la chanteuse a délaissé un peu son côté Shakespeare pour laisser plus de place à Molière. Il n’y a rien de mal à chanter en français, mais je crois que le sens mélodique et l’atmosphère des chansons d’Anik Jean sont mieux adaptés au lyrisme de la langue anglaise. D’ailleurs, il semblerait qu’une porte soit ouverte pour que cet album paraisse aussi en anglais. Le temps dictera la suite.
Pour le reste, le matériel demeure d’une très grande qualité et l’ensemble de l’oeuvre laisse paraître la trempe des collaborateurs. Je pense notamment à Earl Slick et Mark Plati qui ont travaillé avec David Bowie et The Cure, entre autres. Ce deuxième album est meilleur à chaque écoute alors que chaque pièce se laisse découvrir sous un nouveau jour. Il ne faut pas avoir peur de le dire : c’est bon du Anik Jean!
***½
Par Pierre-Luc Gagnon
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